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Critique de JML38


Eva a quatorze ans lorsque son père Peter March embarque le 31 octobre 1968 à bord de son trimaran révolutionnaire « Sailahead » pour participer à la première course autour du monde en solitaire et sans escale. Mais ce n'est que quinze ans plus tard qu'elle lit les carnets écrits par son père pendant son périple, et qu'elle ressort le journal qu'elle tenait à l'époque.
Le récit se construit à deux voix, à travers les souvenirs d'Eva et le texte de son père pour nous faire vivre une superbe et terrible histoire de mer directement inspirée de faits réels.

Eva raconte son père, qu'elle présente comme quelqu'un de gai, avec qui la vie paraissait facile et joyeuse. Quelqu'un d'entreprenant, d'imaginatif, fourmillant d'idées au point de créer sa société d'électronique de mer. C'est par sa voix que se dessine le projet de Peter de se lancer dans cette aventure inédite, persuadé de pouvoir construire le navire performant capable de boucler le tour du globe le plus rapide, et confiant dans ses compétences de navigateur. Il attend de ce futur exploit la renommée pour « Sailahead Ltd » et les retombées financières qui ne manqueront pas.

Une grande partie du récit est basée sur la transcription fidèle des carnets de Peter relatant au fil des jours le déroulement de sa navigation, faisant rapidement apparaître de multiples problèmes dus à la sous-estimation de l'envergure du projet par un navigateur pas aussi expérimenté et solide psychologiquement qu'il le pensait, et à la réalisation d'un bateau dans la précipitation, révolutionnaire dans l'intention seulement, et finalement mal conçu et pas assez testé.

Ce qui est le plus impressionnant, c'est la lente dégradation psychique de Peter March, des phases par lesquelles il passe dans sa longue dérive océanique, seul face à un destin qu'il ne maîtrise plus et une mer qu'il n'a jamais maîtrisée, en proie aux doutes et à la peur de l'échec qui vont l'emmener loin dans l'errance.

Isabelle Autissier, en grande dame de la mer qu'elle est, et grâce à une superbe écriture, m'a tenu littéralement scotché jusqu'à la toute fin de l'histoire de cet homme qui avait oublié l'essentiel : « on ne ment pas à la mer, jamais ».
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