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Critique de Andromeda06


J'ai vu récemment la bande-annonce du film, sorti il y a peu, s'inspirant du roman d'Isabelle Autissier. le synopsis m'a tout de suite attirée, mais comme je déteste voir une adaptation cinématographique avant de prendre connaissance de l'oeuvre originale, je fais donc les choses dans l'ordre et commence par lire le roman. Roman dont je n'avais jamais entendu parler par ailleurs, ou que j'avais oublié... du reste, je ne savais même pas qu'Isabelle Autissier écrivait.

"Soudain, seuls" peut être qualifié de robinsonnade moderne. Nous y suivons un couple qui, pendant une année sabbatique, ont décidé d'échapper à leur quotidien parisien en prenant le large vers l'Atlantique Sud. Attirés par les paysages et ce que la nature à offrir, Louise et Ludovic font halte sur une ancienne base baleinière, aujourd'hui réserve naturelle, lorsqu'ils sont surpris par une tempête. Après avoir passé la nuit à l'abri dans ce qu'il reste des bâtiments, ils découvrent au petit matin que leur bateau a disparu...

C'est là que la robinsonnade commence, car seuls sur cette île déserte, il leur faut apprendre les rudiments de la survie. Robinson Crusoé, lui, avait l'avantage d'être seul. Je dis "avantage" parce qu'il n'avait personne sur qui rejeter la faute du naufrage, il faisait comme bon lui semblait également. Là, ils sont deux. En soi, ça leur fait de la compagnie, d'autant qu'ils s'aiment, sans l'ombre d'un doute. Mais les petites querelles de couple qui semblent anodines au quotidien ne le sont plus forcément quand on est coincés sur une île déserte, que l'espoir de secours s'amenuise de jour en jour, que la faim devient une obsession et que l'hiver approche... Ils s'aiment mais, au vu des circonstances, la "vraie" nature de chacun prend le dessus et chacun doit composer avec les qualités et les défauts de l'autre (encore plus qu'avant du moins).

Le fait d'être coincés là-bas est bénéfique pour le lecteur en tout cas car, de son petit chez-soi bien confortable, il découvre par les yeux des protagonistes une nature sauvage hostile mais à couper le souffle : de l'eau et des icebergs à perte de vue, de la neige selon la saison, des éléphants de mer, des otaries et toute une colonie de manchots.

Mais si l'autrice décrit superbement les décors, tout comme elle sait trouver les bons mots pour dépeindre les moindres ressentis des protagonistes, son style aux phrases courtes (et la conjugaison au présent n'aidant pas) est plutôt haché. Pas désagréable pour autant, voire même poétique par moments, mais pas toujours très coulant. Il m'a fallu un petit temps d'adaptation pour trouver le bon rythme et la bonne intonation (dans ma tête s'entend). Elle sait, en revanche, faire communion entre les humeurs des personnages et la nature qui les entoure, en fonction de la manière dont ils la perçoivent, selon comment ils se sentent, selon le climat plus ou moins clément. C'est souvent très joliment exprimé.

Quant à l'histoire elle-même, j'ai beaucoup aimé la première partie, d'autant que ça prend un tournant inattentu. J'ai un peu moins aimé la seconde, car déçue de retrouver la civilisation si tôt. Je ne me suis pas vraiment attaché aux personnages, même si on se sent relativement proche d'eux, de Louise notamment, la faute sans doute au style d'écriture.

Ce n'était pas aussi prenant que ce que j'en attendais, mais c'était tout de même une lecture plaisante. La bande-annonce du film m'avait laissé entrevoir quelque chose d'un peu plus intense, je ne rejoindrai donc pas les nombreux avis dithyrambiques, même si ce roman n'en est pas moins une agréable découverte.
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