AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de AMR_La_Pirate


Je remercie Aviscène pour la confiance qu'elle m'accorde en acceptant de me confier L'ultime Élément pour lecture et avis.
J'ai croisé cette auteure sur les réseaux sociaux littéraires autour d'un petit débat sur la nécessité ou non d'être croyants(es) pour s'intéresser à son roman ou, formulé autrement, sur la question de savoir si nos croyances ou confessions religieuses déterminent principalement nos lectures et nous font accepter ou écarter d'office certains ouvrages avant même de les avoir lus…
Mes convictions personnelles n'ayant jamais représenté un obstacle à mes lectures et étant, par nature, plutôt curieuse de tout, je me lance sans à priori d'aucune sorte dans ce court roman.

Ce livre est un récit de voyage vers une quête de sens spirituelle et philosophique sur les notions de vérité, de certitude et de croyances et sur leur remise en question : un personnage allégorique, le Questionnement, sort de sa retraite paradisiaque et pénètre dans le monde, découvrant un village après l'autre. Chaque nouveau lieu de vie s'articule autour de façons de vivre stylisées à grands traits bruts : la croyance, la recherche, l'athéisme, l'agnosticisme.
La narration prend l'allure d'un conte avec la même question posée aux habitants des villages, reprise et répétée aux étapes cruciales du récit :
« — Pourrais-je vous poser une question qui peut vous paraître indiscrète mais qui me perturbe ?

[…]
— Etes-vous croyant ? ».
Les réponses de ceux qui affichent une position tranchée suggèrent une forme d'impasse dont tout l'enjeu du roman se doit d'être la sortie ; ainsi, le conte devient parabole.
Quand le Questionnement rencontre un enfant dont le nom signifie « l'instinct » ou « l'inné » qui habite un autre village appelé « Passage », la parabole allégorique et l'expression détournée font de plus en plus sens pour le lecteur. En effet, la sempiternelle question trouve enfin des réponses dignes d'intérêt qui font émerger les valeurs du travail, de l'intention, de la clairvoyance, de la générosité, de la parole, de la détermination et de la curiosité qui donnent enfin sens à la problématique de la foi et de ses oeuvres. À ces sept éléments s'ajoute l'ultime que la lecture de ce livre met enfin en lumière, posture du lecteur dont la pensée évolue au fur et à mesure de la lecture, illustrée par le personnage allégorique du Questionnement.

Au cours de ma lecture, j'ai ressenti que l'auteure qui se cache sous le pseudonyme d'Aviscène est en recherche, en chemin vers « cet Autre si convoité et tant redouté qui stimule continuellement [sa] quête du sens ».
J'admire sa mise en mots, son appropriation de ce questionnement intime et universel : son cursus universitaire en linguistique n'y est surement pas étranger.
Je salue sa connaissance des textes fondateurs, cités à bon escient…
J'apprécie une écriture soutenue, au vocabulaire recherché, attachée aussi à l'oralité du conte, avec des répétitions, des maladresses, des ruptures dans la concordance des temps qui donnent un effet de naturel.
Ce petit roman est une belle surprise, une illustration simple des débats et des conflits inter-religieux, une ode à l'entente et au respect entre les hommes et les lecteurs, croyants ou pas, convaincus ou non, en proie au doute et au questionnement.
Merci Aviscène.
Commenter  J’apprécie          120



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}