Citations sur Le Faucon du Siam, tome 3 : Le Dernier vol du faucon (7)
Auguste Seigneur, dit-elle en s'arrêtant à côté d'une chandelle vacillante, il me faut vous confesser une certaine faiblesse à votre égard. Ma curiosité l'a emporté. » Ses yeux sombres étincelèrent malicieusement tandis qu'elle l'observait, comparant l'homme qui se tenait devant elle à l'image qu'elle s'était faite de lui à travers ses prédictions. Elle nota la ferme détermination des traits, le visage harmonieux, les yeux noisette au regard vif. Son air de jeunesse et sa constitution athlétique ne reflétaient en rien ses trente-huit ans
Un soupir involontaire lui échappa lorsqu'elle se mit à tapoter délicatement l'arrière de ses cuisses. Puis il prit conscience d'un changement. Le bout des doigts frappait avec plus de légèreté, la peau paraissait plus douce, le toucher moins affirmé. Il tourna la tête et découvrit une ravissante villageoise qui lui souriait avec une modestie affectée.
Mon nom est Thomas Ivatt, commença-t-il, et je suis le gouverneur de cette province. A votre service, madame. Que me vaut le plaisir de votre visite?» Elle lui adressa un sourire ensorceleur tandis que, du bout des doigts, elle pianotait nerveusement sur son genou. Il se dégageait d'elle une agréable impression d'équilibre et de modestie.
La vieille Somkit s'interrompit et ferma étroitement les yeux pour se concentrer. Manifestement, elle semblait avoir de plus en plus de mal à parler. «Allons, achève! s'impatienta Phaulkon. - ... qui vous trahiront.» Nouveau silence. La vieille femme rouvrit les yeux et regarda le Barcalon.
Les lèvres de la vieille paysanne se mirent à trembler. «Avant que soixante lunes ne soient levées, Seigneur. - Soixante lunes ! Mais cela ne représente que deux mois! Voilà qui me laisse à peine le temps de regagner Ayuthia et de dire adieu aux miens. » Elle lui jeta un regard chargé de bienveillance.
Je ne manque pas de nattes dans mon propre village, Puissant Seigneur. J'espère seulement que vous me pardonnerez la simplicité de cette demeure que Votre Excellence me fait l'honneur d'occuper. - J'ai tout ce qu'il me faut. Tu es un hôte parfait, kamnan.
Vous avez bien rempli votre rôle, mahouts. Puisse le Seigneur Bouddha guider en toute sécurité l'âme de votre brave compagnon vers son prochain cycle de vie. » Bien que né sur une lointaine île grecque, Constantin Phaulkon, devenu maintenant Grand Barcalon, parlait un siamois sans reproche.