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Critique de Marmara


Mariama Bâ, l'auteure de "Une si longue lettre ", a de son vivant milité pour les droits des femmes. Ce roman est, dixit l'éditeur, "une oeuvre majeure, pour ce qu'elle dit de la condition des femmes". Au regard de telles promesses, et ayant une prédilection certaine pour les romans épistolaires, j'ai donc décidé de lire cette "oeuvre majeure".
Ramatoulaye, quinquagénaire Sénégalaise abandonnée par son époux, adresse un courrier à son amie Aïssatou, Sénégalaise elle aussi, qui, blessée par le second mariage de son mari, s'est établie aux États-Unis. Elle y évoque leur enfance, leur jeunesse, la vie estudiantine, la rencontre de leurs époux respectifs, leurs joies, mais aussi leurs désillusions. À travers cette missive, l'auteure brosse un tableau de la place qu'occupe la gent féminine dans cette partie du monde, et se livre à des réflexions sur la mutation de la société Africaine. Ma déception vient du fait que ces réflexions ne sont pas propres à l'Afrique. Aucune mère occidentale n'ignore que les mentalités ont évolué, et que de ce fait, l'éducation, elle aussi, est en constante évolution. Aucune femme occidentale n'ignore le regard que posent les hommes sur les femmes qui n'ont plus 20 ans. Qu'un quinquagénaire épouse une femme qui aurait pu être sa fille n'est pas spécifique à l'homme
Africain, pas plus que le ridicule dont il se couvre pour avoir l'air d'être toujours "dans le coup", alors qu'il ne dupe personne. Cette analyse de la société aurait pu être la mienne, celle de chacune d'entre nous, je n'ai pas eu l'impression d'apprendre quoi que ce soit sur l'Afrique, j'étais, en somme, en "pays connu". Où est donc l'intérêt de lire l'ouvrage d'une auteure sénégalaise, de surcroit militante de son vivant, si son regard fait écho au mien ... Certes, la plume est belle, il y a de très jolies métaphores, mais ce livre manque de profondeur, ou Peut-être devrais-je dire, de singularité. Mis à part les rituels funéraires dont je ne savais rien, je me doutais quand-même bien que ce n'est pas tout à fait de gaité de coeur qu'une femme voit débarquer une deuxième épouse, et je n'ignorais pas non plus combien certains hommes, bien que vieillissants eux aussi, peuvent être présomptueux. Ce roman m'a vraiment déçue.
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