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Critique de clemia


Il y a quelques jours, j'ai écouté le passage d'Alain Damasio dans L'Heure bleue, sur France Inter. Pendant cette émission il parlait de la puissance vitale que pouvait et même devait insuffler un livre à son lecteur pour que celui-ci ait réellement "servi". Ce ne sont pas ses mots exacts mais l'idée est là.
Inutile de vous dire que si je l'écris ici, c'est parce que "Carbone et Silicium" m'aura laissé cet effet. Ce parfum de vitalité nouvelle insufflé dans mes poumons quand je l'ai terminé.

Mathieu Bablet est un artiste incroyable. Je le découvre seulement mais j'entends bien explorer ses oeuvres précédentes.
Si j'ai autant apprécié celle-ci c'est sans doute également pour l'écho de mes propres sentiments qui remuait dans les pages.
L'image du futur que je me fais dans un premier temps. Un monde écroulé, je dirais même effondré -ça sonne dans l'aire du temps, mais qui tend vers un espoir, un semblant de reconstruction et de résilience insoupçonnée.
Cette manière incroyable que l'homme a eu de créer des robots qui sentent et ressentent des sentiments alors que lui-même pert la capacité de ressentir, d'exprimer de l'empathie, d'aller vers l'autre. Autrement dit, l'humanisme de nos robots héros. Ce moment quand ils arrivent pour la première fois dans un aéroport, leur enthousiasme pour toutes ces sensations et ses émotions qu'ils voient tout auteur d'eux, la conscience qu'ils ont de l'importance de tout ça. Mais aussi cette capacité à ressentir le Monde, ses transformations, ses levers de soleils "à chaque fois différents".
La complexité des rapports, des liens, entre le collectif et l'individuel. La difficulté de ressentir la communauté, d'y vivre sans y être écrasé et de la quitter sans en être amputé.
L'Amour évidemment. Carbonne et Silicium ne sont qu'un tout en étant deux identités bien séparées. Elle, s'enracine aux gens, trouve sens en eux et pour eux. Lui, s'envole toujours plus loin décidé à explorer la Terre entière qu'importe le nombre d'années que cela prendra.
Et enfin, la nostalgie étrange qui ne m'aura pas quittée du début à la fin. Née en partie du dessin et de ses couleurs qui sont tout bonnement indescriptibles de beauté. Les couleurs et leurs harmonies, cette manière d'exprimer le Réseau. C'est tout simplement magnifique !
Cette nostalgie douce comme les vagues qui lèchent les orteils, comme la caresse du vent et son bruit dans les bambous. Une nostalgie qui s'imbrique dans mon coeur, qui s'y love et qui le réchauffe de sa triste délicatesse.

Je me suis déjà trop épanchée alors qu'il vous suffirait de lire la postface toujours si juste du fameux Damasio dont je parlais plus haut. Evidemment, lisez l'album avant, n'est-ce pas ? Quoi que vous en tirerez, vous ne le regretterez pas.
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