... il n'est pas nécessaire d'avoir une équipe pour considérer la thérapie comme une entreprise constructiviste interactionnelle.
Il suffit d'un thérapeute et d'un client pour développer deux descriptions, tant que les deux descriptions sont clairement similaires tout en présentant suffisamment de différences.
Bref, ce que les thérapeutes [orientés changement] désirent, c'est que leurs clients décrivent leur vie en dehors de la situation thérapeutique comme étant d'une certaine manière bien différente à la fin de la thérapie de ce qu'elle était au début de celle-ci.
Clairement, les récits axés vers une solution ont davantage de chances que les récits centrés sur les problèmes (la forme la plus répandue de construction narrative thérapeutique) de produire des transformations et des discontinuités.
On peut considérer les conversations entre thérapeutes et clients comme des histoires, des narrations. Comme toute histoire, chaque cas ou chaque séance de chaque cas a un début, un milieu et une fin, ou tout au moins un moment qui donne un sentiment d'achèvement. Comme dans toute histoire, la cohérence de la conversation est maintenue par les modèles impliqués, par l'intrigue. Comme beaucpup d'histoires, les conversations trhérapeutiques parlent de difficultés humaines : désespoirs, ennuis, résolutions et tentatives de résolutions.
Les deux priorités du traitement des sujets dépendant des opiacés sont les mêmes : il faut les aider à entrer en traitement de substitution et à rester ensuite en traitement dès qu'ils ne peuvent visiblement plus rester abstinents spontanément ou sous traitement psycho-social seul.
... une estimation basse nous semble être que 10% des patients s'injectent régulièrement le Subutex et que 10 à 20% le détournent d'une façon ou d'une autre et l'associent souvent aux benzodiazépines (BZD), association dont on connaît maintenant le danger potentiel.
On a pu faire justice du concept de "la personnalité du toxicomane", artefact lié au contexte psycho-social de la dépendance et non à un trouble préexistant de la personnalité, lequel ne serait en fait présent que dans 25 à 30% des cas.
S'il est impossible de prescrire au long cours le traitement nicotinique substitutif de la dépendance au tabac, en gomme à mâcher ou "timbre" pour administration percutanée, car il a des effets potentiels nuisibles sur le système vasculaire, au contraire les médicaments opiacés de la dépendance à l'héroïne sont dépourvus de nocivité en dehors d'un surdosage. Leur rapport bénéfique/risque est extrêmement positif.
Si l'on compare l'évaluation de l'efficacité des médicaments de substitution celle des autres thérapeutiques non médicamenteuses de la dépendance aux opiacés, on constate qu'au-delà d'un certain nombre d'échecs du maintien de l'abstinence par des moyens non médicamenteux, l'indication d'un traitement de substitution s'impose [...].
... la méthadone est aussi efficace que le montreraient les travaux de Dole et Nyswander ; encore faut-il qu'elle soit correctement utilisée, à dose suffisante, et dans des centres qui fonctionnent bien, c'est-dire qui délivrent en même temps que la méthadone une prise en charge psycho-sociale adéquate.