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Critique de Melisende


Samantha Bailly c'est un peu THE nom à retenir ces derniers mois. Coup de coeur des Imaginales 2013 pour l'intégrale Oraisons (réédité cette année chez Bragelonne), la jeune auteure semble être une de ces plumes à suivre de près. Je possède le premier tome de son diptyque fantasy depuis le salon du livre de Paris de 2010 mais n'ai pas encore pris le temps de l'ouvrir (comme tant d'autres…) et ai plutôt décidé de me lancer dans la découverte de son style grâce à ce nouveau roman publié cette fois dans la collection « Grande Romance » chez Milady.
Eh bien, tout ce que j'espère, c'est qu'Oraisons saura davantage me convaincre car, contrairement à beaucoup de lectrices, Ce qui nous lie ne m'a pas emportée et m'a finalement pas mal déçue. Je voyais les coups de coeur pleuvoir, les éloges sur le style, sur l'originalité de l'intrigue… j'en viens à me demander si j'ai lu le même livre que les autres ?! Alors ma lecture n'a pas été désagréable en soit, mais je suis restée très extérieure aux aventures de l'héroïne, assez imperméable au style et je pense bien vite oublier l'ensemble. Vite lu, vite digéré, vite enfoui dans les oubliettes.

Vu la collection dans laquelle est publié ce titre, on pourrait croire qu'il s'agit d'une romance. Mais non. La quatrième de couverture nous parle d'un don « surnaturel », on pourrait penser que l'on va suivre une aventure « fantastique ». Mais non. Alors Ce qui nous lie, c'est quoi ?
C'est l'histoire d'Alice. Ou plutôt, une étape dans la vie de la jeune Alice, 24 ans, fraichement diplômée, entrant dans le monde de l'entreprise et par extension, faisant un peu son entrée dans le mondes « des adultes ». La jeune femme est un peu paumée, professionnellement mais aussi dans sa vie amoureuse. Elle a un passé assez chaotique, de ce côté-là, on le comprend au fil des pages. On apprend également que, très solitaire, elle a hérité du logement parisien de sa grand-mère, décédée peu de temps auparavant. Bref, c'est le bordel dans la vie d'Alice. En plus, et pour ne rien arranger, elle possède un don hors du commun : elle voit les liens qui unissent les personnes. Des fils dorés plus ou moins épais selon la force des relations entre deux individus. Quand elle a découvert ce « talent », elle a décidé de l'utiliser pour démasquer les tombeurs infidèles et menteurs, pour prévenir les pauvres jeunes femmes qui se faisaient avoir. Un an plus tard, elle stoppe tout et entre dans cette entreprise dans laquelle elle devient « chasseuse de tête » sous la direction de Raphaël, bel homme qui joue de son physique, malgré ses fiançailles avec la fille du grand patron.

Le livre commence quelques heures avant la première journée de travail de l'héroïne et ce n'est, qu'à travers des flash back installés à chaque fin de chapitre, que le lecteur découvre comment elle a acquis son don et comment elle a réussi à l'accepter jusque là. Deux temporalités qui finissent par se rejoindre, dans les derniers chapitres, offrant aux lecteurs - et à Alice - toutes les clefs pour comprendre son histoire. Après avoir fait le point sur sa vie, elle peut enfin prendre celle-ci en main et avancer dans la direction qui lui convient. Ce qui nous lie c'est ça, l'histoire d'un passage, d'une évolution.
L'élément « fantastique » amené par le don n'est donc qu'un prétexte, qu'un outil pour venir en aide à la jeune femme. Il arrive sans prévenir, un beau jour… et il repart de même. On ne sait pas grand-chose de lui et on n'en saura jamais plus. Ce n'était évidemment pas le but de Samantha Bailly ici, mais mieux vaut être prévenu et ne pas attendre un univers « surnaturel » très développé puisque non, pendant votre lecture, vous voyagerez dans un monde qui n'est autre que le nôtre, en France, à Paris. Avec les embouteillages, la pollution, la foule du métro, le stress de la vie quotidienne… Ce don n'est qu'un symbole, qu'une métaphore qui ajoute un visuel, une image plus palpable de la réalité. Je ne suis pas vraiment déçue par ce traitement, mais bien sûr, beaucoup plus friande de littérature imaginaire que de titres contemporains, j'aurais préféré quelque chose de moins « terre-à-terre ».
Si ce n'est pas le don mais l'aspect « romance » qui vous tente, là encore, je me dois de vous prévenir que vous faites fausse route. Bien sûr, les relations - notamment amoureuses - sont présentes dans le quotidien d'Alice mais si vous souhaitez lire une grande histoire passionnée bien dégoulinante, mieux vaut passer votre chemin. Encore une fois, ce qui intéresse l'auteure - et donc le lecteur - ici, c'est l'héroïne et sa quête de soi. Elle veut se trouver, son don et ses relations avec les autres vont certes la faire avancer, mais ça ne va pas plus loin.

Enfin, concernant la plume de la jeune auteure… eh bien, rien de particulier à signaler, pour ma part. Ce n'est pas mal écrit mais ce n'est pas non plus extraordinaire. Les dialogues sont très nombreux dans cette histoire et, même s'ils rythment l'ensemble et lui offrent un côté « moderne », je trouve que c'est parfois un peu trop. Disons que si un texte n'est déjà pas bien long mais qu'en plus, il n'est constitué que d'échanges entre les personnages… j'ai l'impression que ça manque de consistance et que c'est bien vite expédié.
Et, pour entrer dans des considérations toutes matérielles, si en plus de tout ça, le livre est mis en vente à plus de 15€, j'aurais, comme qui dirait, presque l'impression de me faire arnaquer. Parce que 280 pages avec une mise en page autant aérée et de très nombreux retours à la ligne (pour les dialogues), c'est bien vite englouti.

Beaucoup de bruit autour de ce titre qui n'aura pas trouvé beaucoup d'écho en moi. Je n'ai pas été touchée par la quête d'identité de la jeune Alice et je ne sais pas trop quoi penser de la plume de Samantha Bailly. Pas désagréable, pas inoubliable. Je lirai le premier tome d'Oraisons pour avoir un aperçu un peu plus large du talent de la jeune auteure, peut-être serai-je davantage convaincue… voire séduite ?
Lien : http://bazardelalitterature...
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