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Critique de Zirkawicca


Un premier roman que j'ai d'abord abordé d'un oeil un peu critique pour ensuite me laisser happer par une intrigue machiavélique... Alors certes, l'écriture peut paraître un peu "scolaire", et le début manque clairement d'action, au profit de descriptions trop longues et d'un rythme très lent. P67 par exemple: "Ils finirent, après bien des palabres, par choisir "Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu?", une comédie avec Christian Clavier, Chantal Lauby et Ary Abittan." On n'en demandait pas temps et ça fait un peu "remplissage". La description de la maison d'Epiphane semble quant-à elle tout droit sortie de l'émission "maisons à vendre"!Par contre une fois que l'action démarre... accrochez vous; pour le meilleur et surtout pour le pire! Car quand il s'agit de mettre à l'honneur les horreurs que peut engendrer un cerveau malade, Elodie Bailly n'est pas en reste! Karine Giebel n'a qu'à bien se tenir, Elodie Bailly a de l'avenir!

Je tiens par contre à éclaircir de suite une grosse incohérence, à l'intention des futurs lecteurs. On nous dit sur la 4ème de couverture qu'Epiphane a 27ans. Mais + j'avançais dans ma lecture + ça me paraissait impossible: ses goûts, sa manière de s'exprimer, tout évoquait un personnage + vieux! Et effectivement, on finit par apprendre qu'il a en fait 36ans. Partant de là, tout devient beaucoup + limpide... Ensuite par contre, abstraction faite de quelques choix +/- judicieux de l'auteure, l'histoire devient carrément bonne. L'originalité est là et Elodie Bailly parvient à nous immerger dans l'atmosphère de folie humaine qu'elle nous a concoctée.

Si les personnages secondaires restent relativement "plats", cela ne nuit pas vraiment à l'histoire car celle-ci se concentre avant tout sur la personnalité d'Epiphane et ses multiples facettes. Sans trop en dire, cet homme à-priori bien sous tous rapports est au final un véritable cas pathologique; un prédateur. Sans aller trop loin dans la psychologie (à l'inverse des concepts scientifiquement étayés d'un Thilliez par exemple), l'histoire tient la route. Elle est certes un peu prévisible mais pourtant on se surprend à ne plus pouvoir lâcher le livre: c'est plutôt bon signe!

Le contraste entre les pulsions animales d'Epiphane et sa vie sociale est saisissant, d'autant + que ce cas de figure est plutôt rare. En effet les psychopathes parvenant à avoir une vie sociale satisfaisante ne sont pas légion. Mais cela le rend, d'une certaine façon, encore pire... Son sadisme est sans limites.

Concernant la "forme", j'ai trouvé très ingénieux de la part de l'auteure d'utiliser les chapitres à l'envers, comme un compte à rebours menant vers un drame inéluctable. Je me demande d'ailleurs si le fait d'avoir découpé l'histoire en 13 chapitres est fortuit... ou non! Comme je l'ai dit précédemment, le livre est émaillé de pas mal de petites incohérences, mais on peut facilement passer outre en étant bon public. J'ai été légèrement déçue par l'étrange "coïncidence" permettant le dénouement de l'histoire, mais le final reste plutôt bien trouvé. Bref, de petites imperfections, mais très encourageant pour un premier livre. Une auteure à suivre!
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