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La Partition de Flintham est un ouvrage d'une grande puissance dans lequel Barbara Baldi séquence la narration en s'inspirant des grands classiques de l'art impressionniste dans la représentation poétique de ses aquarelles.

Chaque case ou presque est une toile à elle seule.
Certains accrochent le regard, c'est presque comme une visite au musée où l'on s'y attarde, captant les infimes détails, la beauté du clair et de l'obscur, la perfection des traits et le talent de l'illustratrice et coloriste.

Les planches parlent toutes seules, les textes sont courts et viennent quasiment simplement appuyer l'image en apportant un complément d'information.

Les couleurs et les contre-jours permettent au lecteur de comprendre immédiatement l'atmosphère que l'auteur souhaite exprimer, souvent sombre et mélancolique.

Les décors nous transportent, les enchaînements quasi cinématographiques nous renvoient à l'Angleterre rurale victorienne et on se surprend à voir Jane Eyre, ou Turner, découvrant avec plaisir la technique qui dela mise en couleur numérique.

Une expérience visuelle mémorable.



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Barbara Baldi a un talent fou pour créer une atmosphère. La partition de Flintham est son premier roman graphique et, déjà, son style s'impose. La manière dont elle travaille ses aquarelles avec l'outil informatique donne des planches belles à couper le souffle. Turner, Sisley, les peintres nordiques, et même Jean-Francois Millet (dans les scènes de travail aux champs) rodent dans cet album et c'est magnifique. On pense aussi à Jane Eyre et aux représentations que l'on s'en fait : décor gothique et froide nature balayée par le vent.
Barbara Baldi construit son oeuvre en "peintre" ou "cinéaste " de la nature, des éléments. Ses héroïnes sont juste des prétextes à des compositions artistiques et à des atmosphères romantiques ; l'intrigue est donc située en arrière plan, ce qui peut décevoir certains qui la jugeront simpliste. Si j'admet la faiblesse du scénario, je me suis laissée transporter par ce roman ; j'ai contemplé, admiré le travail graphique de cette oeuvre pas commune.
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Une BD d'une beauté à couper le souffle. Chaque dessin est une oeuvre d'art. L'histoire n'est pas le plus important (une jeune femme, au décès de sa grand-mère, hérite de la demeure familiale mais n'arrive pas à l'entretenir). le graphisme, la mise en page sont ce qui ressorts le mieux. J'ai beaucoup beaucoup aimé l'ambiance.
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La comtesse de Flintham vient de mourir. Au coeur de l'hiver 1850, après le décès de leur aïeule, ses petites filles Clara et Olivia se déchirent au sujet de l'héritage : Clara obtient le manoir et Olivia une somme d'argent conséquente, mais cette dernière se sent lésée et part à Londres, laissant à sa soeur le soin du domaine. Rapidement, tout vient à manquer. Clara sacrifie tout ce qu'elle peut, même sa passion pour la musique, pour Flintham Hall Manor ne tombe pas aux mains d'étrangers. « Vous pourriez poursuivre vos études et devenir concertiste. » (p. 14) Est-il normal que tout réussisse à Olivia alors que Clara, restée droite et juste, se voit dépouillée de tout, jusqu'à sa dignité ? Évidemment, question rhétorique. Sans être manichéenne, l'histoire est très symbolique et les destins assez prévisibles. Mais cela ne retire rien à la qualité de cette oeuvre qui offre de précieux moments de contemplation.

Il y a de longues pages sans dialogue, où l'image seule a droit de cité, et où chaque dessin devient un tableau violent comme un air de Beethoven ou mélancolique comme une mélodie de Debussy. La dureté des hommes et la caresse glaciale de la nature font de cette bande dessinée une oeuvre belle et violente au même titre qu'un roman des soeurs Brontë.
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Une magnifique BD qui nous met directement, dès les premières cases, dans l'ambiance voulue : la campagne anglaise du XIXe siècle. Sans aucune emphase, sans narration complexe, avec juste ce qu'il faut de simplicité et très peu de personnages, l'auteur nous embarque avec elle dans les tortillantes histoires d'héritage, de succession, de titre et de nostalgie anglaise. C'est un régal. Les graphismes sont superbes, du plus petit détail au dessin perfectionné, tout est agréable à l'oeil - et à l'esprit. Un vrai tour de maestro, car bien qu'empruntant ses codes au roman anglais victorien, La partition de Flintham nous apporte un air frais et nouveau, loin de tout cliché sur le genre. A lire d'urgence, et auteur à suivre !
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Comté de Nottingham, 1851. A la mort de sa grand-mère, Lady Clara hérite du manoir familial tandis que sa soeur Olivia se voit attribuer une somme d'argent équivalente à la valeur du domaine. Furieuse, cette dernière part pour Londres et laisse Clara se débrouiller seule avec la gestion du personnel et l'entretien des bâtiments. La tâche s'avère rapidement insurmontable et la jeune femme, après avoir vendu la plupart du mobilier, doit se résoudre à renvoyer les domestiques avant de quitter les lieux et de se chercher un emploi.

Les événements s'enchaînent un peu vite et le scénario prend parfois des raccourcis qui ont tout de grosses ficelles mais le plaisir de lecture est ailleurs. Dans les magnifiques compositions de Barbara Baldi d'abord, qui propose au fil de longues séquences sans texte des cases panoramiques comparables à des tableaux impressionnistes. Dans l'ambiance froide et humide d'une campagne anglaise digne des Hauts de Hurlevent ensuite. Dans le portrait d'une aristocratie à bout de souffle enfin, où le délabrement des biens va de pair avec la perte d'un statut social jusqu'alors intouchable.

Une BD qui vaut par son envoûtante atmosphère victorienne et son esthétique d'une rare élégance. On se plait à s'attarder sur certaines images pour mieux en capter le grain, la texture. La mélancolie, la grisaille, l'absence de lumière et l'omniprésence d'un inquiétant clair-obscur s'imposent avec autant de puissance que d'évidence. Un tour de force graphique pour ce premier album qui mérite bien plus qu'un simple coup d'oeil en passant.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Deux soeurs soudées par le chagrin de la perte d'une grand-mère aimée. Deux soeurs séparées par le testament de l'aïeule qui laisse à l'une le domaine de Flintham, à la seconde une importante somme d'argent. Un choix qui débouche sur deux destins diamétralement opposés par une même déchirure.
Au-delà du récit mélodramatique, somme toute assez classique, l'album éblouit par ses dessins et ses couleurs. Des camaïeux de gris, de noir et blanc, de temps à autres teintés de bleus sourds, de jaune-beige mordoré expriment le deuil, la dureté de la vie d'Olivia esseulée dans sa vaste propriété. le roux de ses cheveux ainsi que le vieux rose de ses lèvres amènent quelques couleurs dans cette existence de peu. L'incendie du domaine la forcera à devenir servante au service de familles bourgeoises. Cette nouvelle vie prend alors les teintes printanières des tableaux des Impressionnistes. Vert turquoise, bleu violine vibrants d'éclats de soleil alors que réapparait Clara…. Pour le meilleur ou pour le pire.
Par la grâce de ce traitement pictural digne des plus grands maitres, le lecteur est plongé autant dans une nature tantôt hostile, tantôt lumineuse que dans les profondeurs psychologiques des personnages. Une pure beauté.
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Les dessins de Barbara Baldi sont magnifiques, on a même l'impression de regarder une série de tableaux. Sauf que cela ne suffit pas à faire une bonne B.D. En effet, les très belles illustrations ne sont pas très vivantes et ne font pas transparaître les sentiments ou les transitions d'une action à l'autre. C'est comme "figé" et en plus le dénouement est un peu décevant (trop ouvert, même s'il offre une lueur d'espoir après un récit très sombre).
Pour conclure, je dirais que c'est un beau livre d'images, mais pas une bonne B.D.
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L'ouvrage graphique est majestueux. Ca se lit de façon très fluide grâce aux superbes aquarelles sans textes. Mais l'histoire est sombre, Olivia et Clara sont les héritières du manoir de leur grand-mère mais le contenu du testament va les séparer. L'une va vivre dans l'opulence et l'autre sera accaparée par l'entretien du manoir. Beaucoup de malheurs pour une conclusion qui aurait pu voir le jour bien plus tôt. Sentiment mitigé à la fin de cette lecture.
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C'est la couverture au ton très gothique qui m'a donné envie de découvrir ce roman graphique dont l'atmosphère m'a tout de suite emportée et piégée. Un peu comme Clara qui refuse de quitter le domaine dont elle a hérité alors que celui-ci menace tout simplement de la ruiner. D'ailleurs, de fil en aiguille, elle en vient à devoir le dépouiller de ses objets, avant de se résoudre à se séparer de certains domestiques afin d'espérer pouvoir survivre et préserver l'héritage de sa grand-mère. Et malheureusement pour elle, elle ne peut espérer de l'aide de la part de sa soeur, une femme cupide qui préfère faire fortune à Londres qu'aider financièrement cette soeur, dont elle nous apparaît assez jalouse…

Très solitaire, Clara vit dans un isolement que l'on ressent pleinement à travers les illustrations qui laissent une large place à l'obscure et à la noirceur. Il en ressort une impression de tristesse et de ténèbres qui menacent presque de nous engloutir et d'enterrer Clara dans le domaine aux côtés de cette grand-mère qui semble avoir compté pour elle. Mais dans cette obscurité presque pesante, des pointes de lumière percent, notamment quand Clara joue de son magnifique clavecin et offre aux oreilles endormies de sa demeure de douces mélodies. Mais c'est encore dans le réconfort de son jardin et de la nature que notre digne héroïne semble la plus lumineuse. le noir et le gris laissent alors place à un beau vert, signe d'espoir et de vie.

La partition de Flintham illustration

Au fil des saisons et des pages, les lecteurs suivent la vie de cette femme courageuse qui reste digne dans les épreuves et n'hésite pas à travailler quand sa condition de lady devrait la pousser à chercher un mari. Il y a un tel décalage entre sa force sereine et la perfidie de son aînée dont la fortune et les élégantes robes ne peuvent cacher le manque évident de coeur…

En plus d'une histoire touchante, cet ouvrage marque par ses illustrations fortes et poignantes qui retransmettent à merveille les émotions et nous permettent de nous immerger pleinement dans le récit. L'ambiance, bien que sombre, semble étrangement sereine, peut-être grâce à l'économie de mots dont fait preuve l'autrice pour laisser à chacun le soin de s'imprégner de l'atmosphère sans se perdre dans les détails. Ce sont d'ailleurs les illustrations sans texte qui m'ont le plus touchée et permis d'effleurer l'esprit de Clara au plus près en même temps que de ressentir toute la solennité des paysages sobres et dépouillés que l'on traverse.

En conclusion, ce livre nous plonge dans la vie d'une jeune femme qui va affronter avec dignité et diligence les vicissitudes de la vie, nous offrant une jolie leçon de courageuse. Poignante, sombre, mais non dénuée de quelques pointes de lumière, voici une histoire pleine de sensibilité qui devrait enchanter les amateurs d'ambiance gothique…
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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