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Citations sur Les Grandes Nacres (7)

Les premiers touristes à visiter le musée furent des Français et Efisia s'arrangea pour se faire comprendre. Des collectionneurs suisses, tombés sous le charme de son art ancestral décidèrent de créer une collection malacologique dans leur pays. Ils désiraient joindre aux coquillages des bas, des gants, des écharpes des tuniques de byssus. Ils demandèrent le prix à payer pour obtenir les pièces somptueuses qu’Efisia avait cousues. Il lui proposèrent des sommes astronomiques, sûrs de la faire fléchir. Efisia refusa tout argent.
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Efisia se dévêtit. Elle frissonna un peu et courut vers les premières vagues pour se réchauffer. Puis elle nagea en longues brasses jusqu’au-dessus des grandes nacres. Là, elle plongea encore, cinquante fois peut-être, sans chercher à reprendre chaque fois son souffle, pour distinguer l’endroit exact où sectionner le byssus sans blesser la grande nacre, pour la laisser se reproduire l’année suivante. Désormais, plus aucune coquille de nacre ne servirait de plat, plus aucun mollusque ne servirait de mets. Elle avait trouvé le geste précis qui n’endommage pas le mollusque à l’intérieur des nacres.
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Efisia faisait corps avec les grandes nacres. Elle les voyaient dans la mer, elles les voyaient entrebâiller leurs valves et filtrer toute l’eau impure . Elle constatait, amère, que les saisons n’étaient plus ce qu’elles étaient
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Quand elle arriva à la crique, les constellations pailletaient la mer. Elle enleva sa tunique et s'avança, émerveillée. Elle laissa les vagues se briser à hauteur de ses genoux et encercler sa taille.
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Du temps souffla encore sur Bastiano et Nina, et Efisia vint au monde. La Pittifatta ne s’inquiéta pas de savoir par quelle tournure l’enfant était arrivée, combien d’heures avait duré le travail, si la montée de lait irritait les seins de sa belle-fille. « Enfin une femmina ! », fit-elle, et elle en resta là. 

Efisia grandit sans peur, peu farouche et docile. Seule la visite dominicale à la Pittifatta la poussait à désobéir. Pour fuir les rendez-vous avec l’aïeule taciturne, Efisia allait se cacher jusque dans les branches du cerisier au fond du potager. Bastiano finissait par la trouver, parfois au terme d’une demi-journée. 
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Bien que cernée par la mer, l’île où vivait Efisia et avant elle ses aïeux, débarqués trois siècles plus tôt d’une grande île voisine nommée Tabarka, était plus agraire que maritime. Les hommes y étaient chasseurs de lièvres, de daims, de mouflons, d’hommes aussi parfois, plutôt que simples pêcheurs. Ils arpentaient sans relâche les monts et les montagnes qui crénelaient les flancs de leur terre insulaire, montant des chevaux puissants qu’ils lançaient à vive allure une fois les plaines en vue. Nombreux étaient ceux qui considéraient la mer comme une bagatelle.
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Du temps souffla sur l’île, sur le niveau de la mer, même s’il était encore loin, très loin de grignoter les sables, sur les destins contrariés. Bastiano, adulte, se rapprocha comme il le put du cœur palpitant de son désir. Il se mit en tête d’ouvrir la première école de tissage de l’île. Elle était toute en longueur et ponctuée à intervalles réguliers des métiers à tisser. 
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