C'est étrange et tellement passionnant de lire un roman qui se passe dans mon coin de pays. Les références de l'auteur rejoignent les miennes. Les paysages prennent les couleurs et les reliefs aimés. Les gorges de la Borgne, avec son barrage, son pont, sa plage font émerger tant de souvenirs. le tribunal cantonal, ses juges, ses avocats et ses affaires courantes raniment mes craintes adolescentes. L'histoire de ce prêtre pédophile rejoint la triste histoire du curé de la paroisse de mes parents ayant abusé d'enfants dans les années cinquante...
Voilà pour le décor : mon Valais central riche de toute sa culture et de ses habitants secrets et discrets. On sent tout l'amour d'
Yves Balet pour cette belle région qu'il sait très bien transmettre à travers sa plume.
Cinq étoiles pour ce point-là du roman.
L'histoire quant à elle est intéressante car elle donne le point de vue d'un homme de loi, qui choisit de défendre son client coûte que coûte, alors que tout invitait à le croire coupable.
J'ai l'habitude des polars dans lesquels les policiers sont les meneurs de l'enquête. Là, plus que l'enquête en soi, c'est la démarche d'un avocat et les étapes d'un procès que l'on découvre. En ce sens, c'est un livre hautement pédagogique et très intéressant.
Les Rivières du péché ne m'ont toutefois pas subjuguée. La faute à une écriture un peu répétitive, qui manque parfois de rythme et surtout en l'absence de suspense. En effet, j'avais découvert bien avant de tourner les dernières pages ce qui se cachait derrière cette enquête toutefois bien ficelée. Je n'avais pas délié tous les fils mais j'ai lu la fin du livre en gardant mon hypothèse en tête... Et du coup, la fin m'a presque déçue.
Au final, trois étoiles et demie bien méritée pour ce roman que j'ai eu la joie de découvrir grâce aux
Editions Slatkine et à Babelio que je remercie pour cette action Masse Critique Mauvais genre.