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Critique de Sharon


Je le dis et je le répète : la romance n'est pas mon genre de prédilection. J'ai même parfois, au tout début du livre, eu de sérieux doutes quant à l'orientation que prendrait l'intrigue. Je peux vous dire cependant une chose : ouf, l'intrigue est résolument inscrit dans les années 2020.
Pourquoi écris-je donc cela ? Voici quelques mois, j'ai lu une romance (de 2020 elle aussi) dans laquelle l'héroïne agissait de façon extrêmement datée : une bonne épouse, bien soumise. Ici, ce n'est pas le cas. Romy a 38 ans, n'a jamais été mariée mais est amoureuse depuis des années du beau Simon, journaliste toujours par monts et par vaux, qui ne pouvait donc pas, disait-il, se poser, se marier, fonder une famille, mais était ravie de retrouver ce que j'appelais « un plan couette fixe ». Seulement voilà : Simon va désormais se fixer, mais pas avec Romy, n'ayant pas vu (il était bien le seul) à quel point elle tenait à lui.
Romy a 38 ans, et si toutes ses amies sont mariées (elles ont été, chacune, l'héroïne d'une romance), si elles ont eu des enfants, elles se retrouvent elles aussi confrontés à l'un des fléaux réservés aux femmes : le droit de regard que n'importe qui se permet d'avoir sur leur famille. J'ai l'impression qu'il y a vingt ans, voire même dix ans, l'on en parlait moins ouvertement, moins frontalement aux femmes. Désormais, comme pour les héroïnes de Tamara Balliana, chacun se croit autoriser à donner son avis, tout droit sorti du café du commerce, bien sûr : un enfant ? Pas bien. quatre enfants ? Pas bien. Un enfant alors que l'on est handicapé ? Pas bien. Quoi que fasse une femme, ce n'est jamais bien, alors autant faire ce que l'on veut. C'est ainsi que Romy se jette à corps perdu dans son projet de maternité, sans suivre les conseils que lui donne sa mère – oui, faire un enfant dans le dos à un homme n'est jamais une bonne idée, même si elle semble penser le contraire.
Un soupçon d'imprévu offre un panorama contemporain de la parentalité, de la famille monoparentale (avec un père célibataire) à la famille homoparentale. le roman n'oublie pas non plus qu'être parents peut être douloureux, et qu'il est des événements dont on ne se remet jamais. Etre parents, ce n'est pas simple, cela force à se poser beaucoup de questions, à envisager l'avenir autrement. Il montre aussi l'inégalité foncière entre un homme et une femme. L'homme peut attendre d'être prêt, et peut-être ne le sera-t-il jamais. Une femme n'a pas ce luxe.
Dernier fait qui ne change toujours pas : un homme avec une femme plus jeune ne choque pas. Une femme avec un homme plus jeune choque, alors que cela ne devrait pas. Deux personnes majeures font ce qu'elles veulent. Ceux qui se mèlent de la vie des autres l'oublient trop souvent.
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