Celui qui me comblera

Dit comme cela, effectivement, c’était un peu ennuyeux, quelqu’un de parfait. Mais la perfection excluait l’ennui, non ? Un homme ennuyeux ne pouvait être parfait, car il lui manquerait ce petit quelque chose qui le rendrait parfait.

Je voulais que ce soit un vrai aventurier, quelqu’un qui triomphe de tous les méchants et enseigne au lecteur une ou deux choses à propos de la probité, du courage et de ce qui est vraiment important dans la vie. Un héros épique. Mais j’ai fait une découverte assez troublante en écrivant. Mes personnages, et mon héros en particulier, c’est moi qui les crée, bien sûr. Ils n’existent que dans mon imagination. Mais c’est comme s’ils n’étaient pas au courant. Quoi que je fasse, ils insistent pour vivre leur vie à leur façon. J’ai beau les remettre timidement à leur place, ils me regardent sans rien dire et continuent à faire comme ça leur chante.