Au commencement, les mots sont sombres et froids. La narratrice, emplie d'un mal-être, déplie sa vie entre pensées suicidaires, examen rétrospectif, souvenirs amoureux et sensuels, appétit pour la littérature la poésie la peinture. Elle, la femme gelée, s'est au fil du temps revêtue d'une épaisse couche de glace – le
permafrost – Pour s'éloigner, se tenir à distance d'une mère exigeante pour qui la perfection rime avec art de vivre, de sa soeur à l'existence rangée réglée, de sa tante… de toutes ces voix moralisatrices, de tous leurs sermons. Elle, la lesbienne, diplômée d'histoire de l'art, la grande lectrice, la dévoreuse de femmes. Celle qui se pose mille questions, ne trouve pas sa place, fuit et rompt sans cesse. Celle qui part en Écosse, à Bruxelles mais, de ces pays ne voit que leur chambre – cocon, refuge, planque, remède, sanctuaire. À lire, à étudier, à douter, à faire l'amour et à songer à la mort. Elle est fille au pair, loue des appartements… ne trouve pas d'utilité à son diplôme. Une vie recroquevillée, dans l'attente peut-être d'une fissure de son
permafrost, d'une chaleur qui s'insinuerait. Peut-être celle d'une enfant – sa nièce – hospitalisée pour une cécité brutale. Une petite fille qu'elle accompagne au plus près, et vice versa. Ensemble elles ouvriront les yeux. Changeront de regard. Au bout, la chute ou la lumière…
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