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Il y a longtemps que je m'intéresse au permafrost et à la fonte des glaciers et je pensais que ce roman traitait de ce sujet. Eh bien pas du tout, c'est seulement pour la métaphore du mal-être de la narratrice. N'empêche, j'ai aimé ce roman assez singulier. Pourtant le thème, dit comme ça, n'est pas très engageant : déboires d'une homosexuelle suicidaire. D'ailleurs on se demande pourquoi, puisqu'elle fait de belles rencontres. Je crois en avoir aimé une certaine liberté d'écriture, le fait qu'elle nous emmène là on ne s'y attend pas, la relation familiale est bien ressentie. Une histoire de femmes avec ses doutes, ses faiblesses, et sa soif de liberté.
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Grisée par Thésée, je m'étais précipitée sur le dernier Verdier. Perplexité.
Jusqu'à la page 65 (sur 122), j'ai craint le pire. C'est mauvais signe quand :
- Au bout de vingt pages, vous ne comprenez toujours pas de quoi il s'agit
- Vous avez l'impression de relire tout le temps le même paragraphe
- Vous sautez un chapitre, et ça n'a pas d'importance
- Vous consultez la biographie de l'auteure
Sans parler de cette prose typique d'une écrivaine qui n'a rien à dire mais abuse de formules tarabiscotées, de platitudes montées en aphorismes définitifs (« les appels en milieu d'après-midi sont les pires ») ou de métaphores douteuses voire ridicules (« le nez tendu comme un cul de gymnaste », « le futur attend et c'est un renne arrêté au milieu d'une route secondaire »). Bref, Eva Baltasar n'avait rien d'un roi mage et son roman n'était pas un cadeau.
Son histoire de lesbienne ibérique qui s'empiffre de chocolats Godiva et s'interroge sur la propreté de sa baignoire peinait à me convaincre.
Et puis, miracle au chapitre 19, page 65. À partir du moment où le personnage principal se met à nu, physiquement et psychologiquement, le livre prend son envol, le permafrost se brise. C'est alors un flux extraordinaire, un élan vital, une déferlante d'émotions ; on est emporté jusqu'à la fin.
À bien y réfléchir, ce n'est pas étonnant. C'est dans le registre de l'intimité que la maison Verdier déniche ses plus beaux trésors.
Bilan : 🔪🌹

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Chère Eva,
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Soyons honnête, il y a des livres vers lesquels je ne serais jamais allée spontanément, à coté desquels je serais passée avec indifférence. Ce n'est pas si grave que cela, puisque souvent je pense que l'on ne peut pas regretter ce que l'on ne connait pas, une évidence penseras tu. Et puis il y a ceux, que l'on n'attend pas et qui, pour une raison ou une autre, finissent entre nos mains. Pas particulièrement par choix, mais juste parce les circonstances, celles qui arrivent au bon moment.
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C'est comme cela que cet été je me suis retrouvée avec ton roman entre les mains. le premier chapitre m'a étonnée, quelque chose dans l'écriture, un ton, une ambiance qui dès le début fascinent. L'histoire n'a pas véritablement commencée mais déjà je sais que je vais en vouloir plus. Chaque chapitre ressemble à un tableau, une scène de vie…celle d'une fille avant tout, à travers le regard de sa mère, sa soeur et elle son regard sur ces femmes, sa famille. Il y a l'amante aussi, celle qui passe, parce qu'aucun lien n'attache la narratrice à personne, sa compagne permanente est tout autre….
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Ce personnage nous entraine dans son sillage, et moi j'ai suivi, pensant avoir compris dès le début ou tout cela allait nous emmener. Grossière erreur de ma part, et pourtant à bien y réfléchir…La construction de ton roman nous mène sur cette piste, celle que l'on prévoit et dans ces derniers mots il y a ce retournement, ce basculement. Surprenant final, qui apporte un sursaut bienvenu à ce texte, inattendu mais nécessaire.
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Envoûtant, ton roman se lit d'une traite. Heureusement, je ne suis pas passée à côté !!
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Roman introspectif drôle et corrosif. On baigne dans le drame colorée à la croisée d'Almodovar et de Lucia Etxebarria.
Eros et Thanatos se donnent la main tout au long de l'écriture et c'est une ode à la vie, au sexe et à la mort flamboyante que voilà.
Une narratrice perdue, paumée, ne se faisant aucune illusion sur son destin, une mort assurée prend la parole en de courts chapitres. Se nourrissant de livres dans différentes chambrées avec vue sur paysage (l'écosse, Bruxelles, Barcelone...), hantée par les voix culpabilisante et moralisatrice de sa famille, elle essaye d'exister et de tracer sa voie. Elle regrette les Beaux-arts, elle ballotte un bac + 5 qui ne lui sert à rien et se réfugie dans les les philosophes, les penseurs, les monographies d'artistes. Sa mère, sa tante, sa soeur, ses nièces, ses maîtresses, toutes ces femmes esquissent les contours de son mental et de son corps et dégèlent son permafrost.. Mais que va t-il se libérer de ces couches de sentiments préhistoriques ?
Les phrases sont denses. La cadence en chapitres courts et corrosifs est explosive. J'ai beaucoup ri. La famille se fait égratigner mais avec humanité car la narratrice a autant d'esprit que de coeur.
Bref je ne peux que recommander et remercier chaleureusement les éditions Verdier et l'opération Masse critique.
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La vie dans ses refus, par le récit de ses aventures sentimentales et sexuelles, pour ses tentations suicidaires : l'invention de soi. Permafrost ou la douloureuse transparence du monde, de ses conformistes mensonges, du froid aussi qui saisit celles qui veulent y échapper. Eva Baltasar signe un premier roman incandescent, cassant comme du gel, entre ardeur et douleur, entre rire et enthousiasme elle apparaît dans toute son effroyable liberté.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Au commencement, les mots sont sombres et froids. La narratrice, emplie d'un mal-être, déplie sa vie entre pensées suicidaires, examen rétrospectif, souvenirs amoureux et sensuels, appétit pour la littérature la poésie la peinture. Elle, la femme gelée, s'est au fil du temps revêtue d'une épaisse couche de glace – le permafrost – Pour s'éloigner, se tenir à distance d'une mère exigeante pour qui la perfection rime avec art de vivre, de sa soeur à l'existence rangée réglée, de sa tante… de toutes ces voix moralisatrices, de tous leurs sermons. Elle, la lesbienne, diplômée d'histoire de l'art, la grande lectrice, la dévoreuse de femmes. Celle qui se pose mille questions, ne trouve pas sa place, fuit et rompt sans cesse. Celle qui part en Écosse, à Bruxelles mais, de ces pays ne voit que leur chambre – cocon, refuge, planque, remède, sanctuaire. À lire, à étudier, à douter, à faire l'amour et à songer à la mort. Elle est fille au pair, loue des appartements… ne trouve pas d'utilité à son diplôme. Une vie recroquevillée, dans l'attente peut-être d'une fissure de son permafrost, d'une chaleur qui s'insinuerait. Peut-être celle d'une enfant – sa nièce – hospitalisée pour une cécité brutale. Une petite fille qu'elle accompagne au plus près, et vice versa. Ensemble elles ouvriront les yeux. Changeront de regard. Au bout, la chute ou la lumière…
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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La narratrice, est mal dans sa peau et nous le fait savoir avec des descriptions de différents épisodes de sa vie et de ses relations familiales et amoureuses. Ses goûts artistiques sont contrariés par ses parents qui l'incitent à effectuer des études classiques et son homosexualité débridée la conduit à une vie discontinue avec de nombreux changements d'emplois et de lieux. Un fil conducteur aux différentes situations s'impose dés le début, sa pulsion suicidaire qui l'accompagne en permanence. Quelques passages forts parviennent difficilement à masquer un ensemble décousu peu motivant pour le lecteur.
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Permafrost est le premier tome d'une trilogie que l'autrice a voulu écrire sur des femmes qui font face à un destin avec des contradictions et/ou des difficultés avec leur genre. Les tomes suivants seront Boulder et Mamut.

Permafrost lui a demandé 7 mois d'écriture et ce fut une thérapie pour Eva Baltasar, une écriture recommandée par une psychologue afin de mettre de l'ordre dans son passé. Ce n'est pas une oeuvre autobiographique, mais elle peut contenir des éléments personnels.

Le livre se lit bien parce que la qualité de l'écriture est bonne, Baltasar étant une poétesse reconnue. le titre du livre est adapté, car permafrost correspond au nom de la couche gelée du Grand Nord et ce sera cette couche protectrice qui utilisera l'écrivaine pour sa narratrice, couche qui lui permettait de s'isoler des gens et aussi des émotions.

Sous le permafrost de la narratrice, qui se fissure par moments, nous aurons un aperçu de ses sentiments, de ses pensées et de sa souffrance face à son lesbianisme, et face à une quarantaine qui n'a pas trouvé sa route. Tout ceci baignant dans une bonne dose de culpabilité.
Car la protagoniste est une jeune catalane, hypersensible, égocentrique, intéressée par l'art et la littérature qui par ailleurs fuit les compromis et le contact physique, en dehors de ses rapports sexuels.
Sa mère est assez toxique et la harcèle en permanence en lui citant l'image de sa soeur cadette, mariée, mère de famille et travaillant à mi-temps.
C'est un véritable vide existentiel qui vit la narratrice, après des études d'Art, avec un diplôme en poche, mais sans travail fixe. L'idée de la mort la poursuit et le suicide l'a tenté plusieurs fois.

Plusieurs sujets délicats sont abordés dans ce livre : les relations toxiques à l'intérieur de la famille, le recours aux psychotropes afin de supporter le quotidien, le refus de la maternité, le suicide programmé, les pratiques sexuelles lesbiennes.

Un livre original, courageux pour aborder ces sujets, écrit avec beaucoup d'humour décapant et une certaine impudence.
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Une vie de femme libre, pourtant au bord du gouffre. Tragique et hilarant, le premier roman d'une grande poétesse catalane.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/08/22/note-de-lecture-permafrost-eva-baltasar/

Rebelle quasiment professionnelle, elle a su se construire, dès l'adolescence, une épaisse carapace (de terre gelée, de permafrost, précisément) pour se garder des injonctions incessantes à se conformer et à s'ancrer de plus d'une façon, infligées par sa famille (où se distinguent sa mère mais aussi sa soeur au couple exemplaire et à la maternité épanouie) comme, d'une manière plus surprenante en apparence, ses amantes d'un soir ou ses amoureuses plus prolongées, aussi formidables soient-elles. Ayant exploré sous toutes les coutures, malgré son jeune âge, avec le secours – paradoxalement aussi salvateur que mortifère – des livres et de la philosophie, les composantes de son malaise radical, elle est désormais bien décidée à en finir, d'une façon ou d'une autre. Guettant l'instant propice le long d'une voie ferrée ou assise tout au bord du toit d'un immeuble à grande hauteur, il lui reste à décider du comment et à s'assurer malgré tout, pour elle-même, de la justesse du pourquoi. Ce en mobilisant sous nos yeux éblouis un assemblage – qui n'a de baroque ou d'hétéroclite que l'apparence – de souvenirs d'enfance, d'adolescence et de jeunessse, à présent que pointe la quarantaine, tous plus drôles et tragiques les uns que les autres – jusqu'à leur dénouement subtil et pas tout à fait attendu, loin de là.

Publié en 2018, traduit du catalan en français en 2020 par Annie Bats chez Verdier (en même temps que dans cinq autres langues dans le monde à peu près à la même période, après la version espagnole de 2018), « Permafrost », premier roman de la Barcelonaise Eva Baltasar, déjà largement consacrée par de nombreux prix littéraires pour son activité de poésie (avec une dizaine de recueils alors déjà à son actif), constitue l'une de ces heureuses surprises littéraires, dont l'éditeur de Lagrasse (et des couvertures intégralement jaune orangé) est si coutumier par chez nous. Aussi vertigineusement tragiques qu'elles sont foncièrement gorgées d'humour – et pas uniquement d'humour noir -, les 115 pages du monologue à facettes de la narratrice au bord du gouffre nous offrent une belle leçon d'écriture machiavélique sous ses aspects les plus cool et d'intelligence de la langue portée à son plus haut point (et grâce soit ainsi rendue à la traductrice d'avoir su aussi habilement refléter cette luminescence particulière).

Ariane Singer, dans le Monde des Livres (à lire ici) notait ainsi fort justement l'aspect fondamental du « décalage entre les fantasmes que projettent sur la narratrice les femmes de son entourage – qui voient en elle une femme libre et épanouie – et le sentiment d'asphyxie qui étreint celle-ci ». Nick HornbyVous descendez ? », 2005) et Jason HrivnakLa maison des épreuves », 2009) avaient déjà su nous proposer leur clé particulière pour gérer l'équilibre extrêmement délicat des sentiments et des sensations autour de la tentation suicidaire. Philippe AnnocqueLiquide », 2009) nous avait offert un monument magnifiquement crypté à propos du conformisme social, du plus évident au plus insidieux. Eva Baltasar, avec ce premier volet d'un triptyque dédié aux femmes d'aujourd'hui, d'hier et déjà de demain (dont le deuxième, « Boulder », est également disponible chez Verdier depuis 2022, creusant notamment la complexité piégeuse du lien féminité/maternité qui n'est ici qu'esquissée), a su mêler l'ironie ravageuse et toute la finesse d'une étude biopolitique en règle autour du corps féminin, de ce qui cherche partout à l'enserrer (sous des formes parfois inattendues, justement), mais aussi de ce qui peut le faire naviguer entre jouissance et détachement, là où on ne l'attend pas, précisément, encore.

Lien : https://charybde2.wordpress...
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Surpris par les premiers chapitres durant lesquels j'ai eu un peu de mal à accrocher à ce "Permafrost". Il faut dire que je venais de quelques lectures du genre plutôt : "thiller", sans prises de tête au niveau écriture.
Alors forcément, il faut un temps d'adaptation pour passer à ce texte joliment écrit.
Passé ce petit temps d'adaptation, je me suis vraiment laissé entrainé dans cette histoire assez sombre.
Il y a quelques platitudes et métaphores dont aurait pu se passer l'autrice. Mais il y a aussi des moments très beaux qui compensent ces faiblesses et le résultat est cet étonnant roman que j'ai vraiment pris plaisir à lire.
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