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Citations sur Permafrost (12)

Jouer les soeurs bienveillantes, c'est comme une notice de contraceptifs, la liste des contre-indications et des effets secondaires est plus dangereuse que la Gorgone.
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Tu comprendras quand tu seras grande, répétait maman sans relâche. Je ne dois pas avoir assez grandi. p. 14

On s’est rencontrés par hasard, car s’il y a une chose à laquelle je crois, c’est bien aux hasards. Ils existent, en dépit des efforts titanesques que déploient nos religions pour le nier. p. 43

J’ai choisi Bruxelles, parce qu’une ville dont l’emblème est un enfant qui pisse ne pouvait que me plaire. p. 44
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Les vrais artistes ne s’occupent pas du passé. Ils font au sens platonicien, ils créent. Ce sont les malheureux comme moi qui ne savent pas faire qui s’emploient à touiller le grand chaudron de l’histoire. L’histoire de l’art en ce qui me concerne. Au début, je penchais pour les Beaux-Arts avec l’enthousiasme limpide et aveugle de la jeunesse. Le besoin de créer, je l’éprouvais vraiment. Ce rêve aurait suffi pour que j’y arrive, il était frais comme les coquillages, potentiellement fécond. Mais je souffrais d’un manque de confiance en moi attisé par des parents ringards. « Mais tu n’es même pas capable de faire un portrait avec un six et un quatre », répétait maman montrant un intérêt sincère à maintenir mon amour-propre dans les limbes de la vie végétative. « Tu as peut-être raison », ai-je fini par admettre. Oh ! Le doute, le doute est la première fissure dans son propre permafrost. « Bien sûr que j’ai raison, s’acharnait-elle. Écoute ce qu’on te dit. Tout ce qu’on fait, c’est pour ton bien, non ? Qui te connaît mieux que nous ? Tu es trop jeune pour savoir ce qui te convient. » J’ai abandonné pour cause d’épuisement, mais aussi sous l’effet d’une peur irrationnelle. Il s’avère presque impossible de décrocher de sa tétine.
J’ai vraiment eu le sentiment de tomber dans un cul-de-sac long de cinq ans. La connaissance me forait comme si elle espérait découvrir en moi quelque pépite. Le jour où j’ai obtenu mon diplôme, j’ai pleuré toute la journée sur le canapé du salon tandis que la pianiste serbe de la chambre de l’entrée me faisait avaler des verres de vin à l’ibuprofène. « Et maintenant je fais quoi ? Cinq ans de foutus ! Il est trop tard pour les Beaux-Arts ! » sanglotais-je. À vingt-trois ans, tu crois qu’il est trop tard pour tout. Ce n’est qu’à la quarantaine que tu t’aperçois qu’il est encore temps, sinon pour tout, du moins pour tout ce qui compte. En définitive, tu auras consacré plus d’une décennie à apprendre ce qui compte. On s’est soûlées, la Serbe et moi. Elle s’appelait Jovana, elle avait quarante-sept ans et était pianiste professionnelle. Elle était bonne, mais pas dans les dix meilleures, alors elle vivotait de son talent. Elle était forte, aussi, pleine d’énergie et très séduisante, une sorte de femme fatale incapable de rencontrer l’amour. Un beau jour, elle a tout plaqué pour s’installer à Barcelone. « Ici je sens que je vais rencontrer mon Antonio Banderas », m’a-t-elle confié au moment de louer la chambre. Toute sa vie était contenue dans trois valises Samsonite. Le voisin du dessus lui a prêté un piano droit. Je n’en revenais pas. Contre toute attente, les voisins semblaient ravis de l’entendre répéter. Ils avaient succombé à elle, à la rondeur de son corps, à sa personnalité, imposante et exquise comme une pagode birmane. À côté d’elle, je me sentais de plus en plus rabougrie, réduite à un rideau de cuisine. Elle était trop femme pour que je la désire. Je me sentais aussi déboussolée que ces anciens soldats incapables de se réadapter à la vie civile. Comme si ma vie s’était attardée dans des espaces ondoyants de vide, je devais rester en constante circulation. J’avais souvent la nausée et une sensation oppressante dans les poumons, une sorte d’angoisse anticipatoire que seule pouvait soulager la souffrance physique – les douleurs menstruelles, par exemple. Sentir s’instaurer tous les mois cette base de plomb dans les reins, sentir croître le besoin de ce mouvement syncopé des fous, voir apparaître la fameuse diarrhée infernale, sentir la redoutable patte d’éléphant m’écraser l’utérus en appuyant sans appel vers le bas, toujours vers le bas. Les crises duraient entre trois et huit heures et tous les calmants qu’on m’avait prescrits ont dû capituler devant l’empire colossal de mon corps. Je ne pouvais rien y faire. Le supplice aboutissait toujours à une sorte de coma qui me jetait au fond du trou d’un sommeil profond. Le soulagement était comparable à la fin d’une séance de torture. Vide et légèreté absolus. Miraculeusement, la nausée disparaissait pendant la durée de la crise. Les idées de suicide se précisaient de plus que jamais, innocentes comme, à Noël, les chansons de la bûche-qui-cague, et tout aussi cruelles. Je pouvais passer des heures penchée sur le garde-fou de la terrasse. Huit étages de hauteur, ce n’était pas mal. Dommage qu’au rez-de-chaussée il y ait eu autant de chats errants, la seule idée d’écraser un chat me soulevait le cœur.
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« Il plane comme une odeur de quincaillerie. La couche de bruit pèse comme de la suie et demeure en attente, là, en bas, comme un œil de pétrole très fin, croquant, une sorte de cadeau noir et brillant. Pas un oiseau ne passe. C’est qu’ils ont eux aussi leur propre strate, entre nous et, disons, les dieux. Un vide habitable entre les lignes les plus hautes de la portée. À cet instant, je suis et je ne suis pas. Je ne fais peut-être que me montrer, me manifester, comme une macule discrètement gênante sur une lunette, une ombre intempestive dans cette zone chill-out. Je prends l’air, je l’oblige à devenir ma propriété le long de mes conduits animés. Vivante, je dégage encore une certaine chaleur et je dois être ramollie, au-dedans. »
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" On a fait installer des halogènes dans tout l'appartement et on a oublié l'entrée. " Rires. " Mais le pire, c'est qu'on ne s'en est rendu compte qu'hier." Cela faisait vingt ans, vingt ans à se passer du rouge à lèvres trois fois par jour à un demi-centimètre du miroir, vingt ans à chercher ses clés les doigts gourds. Je croyais que c'était normal, quand tu es gosse, le périmètre de la normalité, c'est ta maison. C'est cette normalité qui te façonne. Tu grandis bien à l'abri dans ses canons, tu épouses son corps, pareil pour le cerveau, avide et modelable comme l'argile. Ensuite, tu en as pour des années, la cécité se fissure après bien des coups de marteau, quand tu es déjà prise dans ce noyau compact que tu n'auras pu perforer qu'au prix de quatre-vingt-dix pour cent de ce que tu avais de meilleur. Sors de là, maintenant, si tu peux ! Et sois heureuse par la même occasion, comme tout le monde. Les médicaments : le seul remède. Mais pas pour moi. Mieux vaut aller, sauvagement, jusqu'à l'extrême limite et décider. Au bout d'un certain temps, tu finis par découvrir que l'extrême limite est vivable, plus verticale que jamais, tout près du néant, que non seulement on peut y habiter mais aussi qu'on peut y grandir de plusieurs façons. Si c'est de survivre qu'il s'agit, la résistance est peut-être la seule manière de vivre intensément. C'est maintenant, dans cette extrême limite, que je me sens vivante, vivante comme jamais. (pp.15-16)
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Je n'ai pas à me plaindre, mon cerveau est un bon endroit pour passer la nuit. (p.64)
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Voie ferrée à un endroit non contrôlé. Les trains témoignent encore d’une certaine métaphysique des coutumes – ça n’a rien à voir avec les horaires, cette réflexion. Il faut tout expliquer. Je ne l’ai compris que le jour de ce rendez-vous à un endroit non contrôlé. C’était une ligne droite des plus prévisibles, n’importe qui aurait préféré une courbe, mais la proximité d’une courbe provoque un regain d’attention, il y a une subtile réduction de la vitesse, un petit laps de temps pour pouvoir faire basculer le poids de son corps d’un pied sur l’autre, ou peut-être pour ravaler sa salive, en un acte inhabituellement non réflexe. La ligne droite est parfaite et je suis camouflée dans le décor. Aridité méditerranéenne parsemée de broussailles malades mais résistantes. On l’entend – une approche qui remue des tonnes cubes de particules en suspension. Je fais un pas en avant. Je perçois la masse lointainement sonore, ses vibrations qui pourraient être des insectes mais qui n’en sont pas, les insectes sont métalliques avec plus d’élégance. Les rails crissent comme des serpents à sonnette et je fais un autre pas en avant. Mon corps est une antenne parabolique affamée de danger. Le cœur, grand, prend possession de la pensée. Le train est maintenant du pur mercure hurlant, une entité qui grandit, un nom. Le voilà, il est parvenu à moi, à son ruban rouge, à sa ligne d’arrivée. Mais non, ce n’est pas le bon jour. C’est un train long, trop long, et il projette mon corps en arrière, violemment. Je décide de m’accrocher. Comme une broussaille, me dis-je. Les racines profondes, ça permet de tels moments de courage. Oui mais le train est vraiment très très long, il y a trop de ferraille, trop longtemps, et le corps, après tout, a peut-être droit à la parole, a peut-être son dernier mot à dire. Peut-être que je devrais préserver mon nom, jouir d’une mort conservatrice, avec un cadavre facile à identifier, des restes aimables. À vrai dire, j’ignorais que les détails de ce genre finiraient par compter. Je suis empêtrée dans une métaphysique étonnante, si j’étais croyante, je croirais qu’on cherche à me faire revenir sur certaines de mes décisions. C’était comment déjà ? « Je suis athée, grâce à Dieu ! »
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« Tu comprendras quand tu seras grande », répétait maman sans relâche. Je ne dois pas avoir assez grandi. Et pourtant je m’efforçais de boire les verres de lait, des verres hauts et larges qui semblaient des bouches animales, aussi grosses que ma figure, et qui me dessinaient sur le front ce diadème rouge, là où le rebord appuyait. Ils pouvaient contenir tant de lait, ces verres, que maman devait toujours ouvrir une autre bouteille pour les remplir jusqu’en haut, à ras bord. « Bois, bois comme un petit chaton, disait-elle. Fais comme les petits chatons, sors ta petite langue et lape le bon lolo. » Tant et tant de litres de lait, et moi toute blanche au-dedans, pleine de voiles de lait au-dedans, accrochés à moi comme des draps poisseux et mouillés, collés à mes parois, aux revers de ma peau. Ils m’annulaient, les bidons de lait de maman, ils rabaissaient la personne, ils rabaissaient, encore plus, la petite fille. J’étais moitié petite fille moitié bidon de lait, une sorte de réservoir saturé. Après avoir bu, je n’osais plus bouger, je pouvais sentir le lait danser dans mon estomac. Danser, non, se balancer dangereusement comme l’eau d’un seau soumis à un trajet court et précipité. Puis descendre comme l’eau dans les canalisations des vécés du voisin. Exactement pareil, mais au-dedans. Je me rendais compte que le lait emportait les restes du dîner, et tout était repeint à neuf, propre mais visqueux. Cette vision était si saisissante qu’elle m’obligeait à rester tranquille, figée, ma respiration devenant de plus en plus superficielle. Pour passer ce mauvais moment, je ne pouvais faire qu’une seule chose, lire. Je m’asseyais sur l’unique chaise de ma chambre. Mon bureau était en bois de pin, avec un plateau blanc à l’épreuve des petites filles. « C’est pour faire tes devoirs », avait insisté maman dès que le menuisier avait eu fini de le monter. « Ce n’est pas pour faire du coloriage ou du découpage, et ne t’avise pas d’utiliser le cutter. Au fait, il est où, le cutter ? Il ne devrait pas être là ? Dans le pot ? Avec les ciseaux ? Cherche le cutter et remets-le à sa place. » Avec les ciseaux. Et je ne comprends pas. Je ne comprends toujours pas, il n’y a aucune raison.
Je me suis située à une extrême limite, je vis dans cette limite, j’attends le moment de quitter la limite, ma maison provisoire. Provisoire comme toutes les maisons, d’ailleurs, ou comme un corps. Je ne prends pas mes médicaments, la chimie est une bride qui nous retient, qui ne nous laisse avancer qu’à une allure inoffensive. Elle suppose une rédemption anticipée, elle éloigne du péché, ou peut-être nous apprend-elle seulement à nommer péché l’exercice de notre liberté acquise en état de paix – antérieure à la mort, bien sûr. Maman prend des médicaments, papa prend des médicaments, pas ma sœur au début, mais elle a grandi et elle a compris. Prendre des médicaments est une solution définitivement provisoire, comme l’ampoule de quelques watts pendouillant du plafond de l’entrée. Vingt ans d’obscurité dans l’entrée, c’est fou ce qu’on s’habitue à ne pas y voir ! « On a fait installer des halogènes dans tout l’appartement et on a oublié l’entrée. » Rires. « Mais le pire, c’est qu’on ne s’en est rendu compte qu’hier. » Cela faisait vingt ans, vingt ans à se passer du rouge à lèvres trois fois par jour à un demi-centimètre du miroir, vingt ans à chercher ses clés les doigts gourds. Je croyais que c’était normal, quand tu es gosse, le périmètre de la normalité, c’est ta maison. C’est cette normalité qui te façonne. Tu grandis bien à l’abri dans ses canons, tu épouses son corps, pareil pour le cerveau, avide et modelable comme l’argile. Ensuite, tu en as pour des années, la cécité se fissure après bien des coups de marteau, quand tu es déjà prise dans ce noyau compact que tu n’auras pu perforer qu’au prix de quatre-vingt-dix pour cent de ce que tu avais de meilleur. Sors de là, maintenant, si tu peux ! Et sois heureuse par la même occasion, comme tout le monde. Les médicaments : le seul remède. Mais pas pour moi. Mieux vaut aller, sauvagement, jusqu’à l’extrême limite et décider. Au bout d’un certain temps, tu finis par découvrir que l’extrême limite est vivable, plus verticale que jamais, tout près du néant, que non seulement on peut y habiter mais aussi qu’on peut y grandir de plusieurs façons. Si c’est de survivre qu’il s’agit, la résistance est peut-être la seule manière de vivre intensément. C’est maintenant, dans cette extrême limite, que je me sens vivante, vivante comme jamais.
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On est bien, ici. Finalement. C’est comme ça, les hauteurs : cent mètres de verre à la verticale. L’air, ici, c’est de l’air à un état supérieur de pureté et c’est pour ça, aussi, qu’il paraît plus dur, presque compact par moments. Il plane comme une odeur de quincaillerie. La couche de bruit pèse comme de la suite et demeure en attente, là, en bas, comme un œil de pétrole très fin, croquant, une sorte de cadeau noir et brillant. Pas un oiseau ne passe. C’est qu’ils ont eux aussi leur propre strate, entre nous et, disons, nos dieux. Un vide habitable entre les lignes les plus hautes de la portée. A cet instant, je suis et je ne suis pas. Je ne fais peut-être que me montrer, me manifester, comme une macule discrètement gênante sur une lunette, une ombre intempestive dans cette zone chill-out. Je prends l’air, je l’oblige à devenir ma propriété le long de mes conduits animés. Vivante, je dégage encore une certaine chaleur et je dois être très ramollie, au-dedans. Au-dehors, je le suis plus qu’il n’y paraît, presque un produit de pâtisserie, un objet en cire tiède verni, attrayant comme une première ligne. Chaque cellule se reproduit, indépendamment de moi, et en même temps me reproduit, me change en une entité en bonne et due forme. Si elles cessaient de travailler, toutes ces parties microscopiques de moi-même, ne serait-ce que quelques secondes… Les entités indivisibles ont aussi droit à une pause, comme moi, comme tous les génies du pays. Travailler avec eux m’oblige à m’assimiler à eux, à être, comme eux, dans cette belle enceinte de verre, un petit poisson rouge impersonnel. Aimablement décoratif. Dans certains restaurants, il y a des poissons comme ça à chaque table, dans des bocaux minuscules. Ils sont décoratifs, oui. Relaxants. Ils sont bien vivants, et pourtant il y a des gens qui prennent leur habitacle pour un cendrier. Les pauvres petites bêtes meurent intoxiquées par la chimie biocide des mégots. Mais elles ne sont que ça, hein ? Des objets décoratifs. De vaines vies.
Quel air pur ! Il n’y a pas beaucoup d’humidité, c’est bien. L’humidité a la manie de pénétrer dans les parties les plus vulnérables du corps. Je ne peux pas la souffrir. Je ne peux pas, je ne sais pas vivre avec l’humidité, elle s’infiltre dans des endroits insoupçonnés à l’intérieur de moi, comme de la lave visqueuse et glacée, elle occupe des espaces inconnus, me les rend présents, et ils m’incommodent. Il y a des parties du corps, comme des meubles encombrants, dont on ne sait que faire. Elles n’ont pas l’air démontables et les enlever serait trop dangereux. Elles doivent bien remplir une fonction, on a dû les incruster en moi, mais elles m’insupportent, et la seule façon d’échapper à leur influence, c’est de les ignorer. Se frayer un passage les yeux fermés et ne pas buter contre leur exubérance massive. Avancer les yeux fermés, comme c’est drôle ! Je n’avais pas pensé aux yeux. Les oiseaux volent les yeux ouverts et, pour qu’ils se laissent aller, il leur faut des courants d’air consistants. Être soutenus, et en même temps articulés, comme des marionnettes. Eux, ils peuvent se permettre de regarder. Mais quand quelque chose tombe… quand un petit oiseau tombe du nid, par exemple, il tombe les yeux ouverts ? Ils ont des paupières, les oiseaux ? Ou des glandes lacrymales de mamie fragile qui coulent sans arrêt ? À bien y regarder, elles ne sont pas comme des paupières humaines. Peut-être qu’elles ressemblent davantage aux panneaux japonais ou aux petits volets des avions et que les oiseaux peuvent les bouger aussi vite ou plus vite que nous, en un éclair. Je me demande, à présent, si j’ouvrirai les yeux. Ou bien s’ils s’ouvriront. Dans mon cas, il ne s’agit pas d’une chute quelconque. Elle ne sera pas accidentelle, je veux dire, il y aura une intention, ma volonté intentionnelle, un ordre écrit. Le moment venu, il n’y aura qu’à l’exécuter. Les yeux anticipent, explorent le monde, le corps réagit ensuite. Quel sens ça a de préparer son corps à la mort, quelques secondes avant qu’elle ne survienne ? La mort prend le corps, comme l’amour. Qu’elle le prenne donc à l’improviste.
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Les bébés sont totalement dépendants, ce qui procure à maman une satisfaction cruelle, d'une cruauté dissimulée, présente comme une minuscule aiguille des minutes.
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