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Critique de Cath36


C'est toujours avec bonheur que je me replonge dans Balzac, le lycée n'ayant pas réussi à m'en dégoûter, et pourtant ! de plus, castelroussine d'adoption j'ai apprécié ce roman qui se passe à Issoudun et qui m'a permis de découvrir pas mal de choses concernant cette région au XIXème.
La Rabouilleuse, du surnom de cette femme qui agite l'eau pour faire fuir les écrevisses dans la direction de ceux qui vont les capturer est à mon avis un des meilleurs romans de la Comédie Humaine, concis, plein de rebondissements jusqu'à la fin, sans trop de descriptions qui perdent le fil du récit, et en même temps une analyse de l'âme humaine et de ses ressorts très subtile, où les immoraux finissent par s'entredétruire après avoir fait le malheur de leurs proches dans une morale logique et cohérente qui se suffit à elle-même.
On pourrait regretter la fin un peu "fleur bleue" où le fils bon mais négligé par sa mère se voit hériter des biens du mauvais fils, demeurant seul survivant de sa famille, si on n'y sentait pas l'ironie corrosive d'un Balzac en grande forme, grand pourfendeur de la bourgeoisie et du monde de l'argent, qui en démonte une fois de plus les mécanismes avec une lucidité impitoyable et je dirai même prémonitoire.
Fils lui-même mal aimé, on sent qu'il a mis beaucoup de lui dans le personnage de Joseph, le bon fils, résigné à être le mal-aimé et l'incompris de sa mère. Et c'est peut-être ce qui m'a le plus touché dans ce livre. Pauvre grand homme que notre Balzac si humain et quelque part si proche de nous dans son génie à la fois fragile et puissant.
S'il semble avoir pitié des gentils naïfs qui se font avoir, il n'en dénonce pas moins leur bêtise. Et s'il condamne ses personnages infâmes, retors et machiavéliques, il n'en a pas moins pour eux une sorte d'admiration, une sorte de petit sourire en coin, fasciné qu'il est par cette Comédie Humaine qu'il dénonce.
A redécouvrir, pour le bonheur de ces reflexions psychologiques dont Balzac parsème son texte, avec un humour qui rend la lucidité moins amère. Quoique...


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