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Critique de lordauch


Ma critique concerne seulement Louis Lambert.

Un roman qui tient presque du traité spiritualiste, par trop didactique, mais séduisant. On y sent souvent la lourdeur des Idées, qui enlèvent toute présence aux personnages - déjà très minces ; mais l'intérêt repose dans les réflexions que Balzac met en scène, usant de procédés littéraires à peine assumés, à travers le personnage de Lambert : réflexions « profondes comme des gouffres », grande méditation médusée sur l'acte de penser - et, incidemment, sur le langage -, qui demeure pertinente, malgré l'apparence systématique des idées pseudo-swedenborgiennes et le ton nettement XIXe (avec ces idées navrantes de grand progrès spirituel de l'humanité).


On aurait souhaité que tout cela s'incarne davantage (peut-être est-ce le cas d'une Séraphita ?), qu'on mette davantage en scène l'échec de Lambert, ou que la trame narrative, même si elle est ici drame intérieure, soit davantage bousculée par certaines circonstances extérieures. Les meilleurs drames idéalistes sont ceux où les idéaux ne priment pas - les idéaux sont faits pour être devinés, et ailleurs que dans des histoires où ils ont trop la part belle. Heureusement, et contrairement à ce qu'en dit Raymond Abellio dans sa préface, l'auteur fait intervenir la possibilité de la folie : qu'elle soit folie véritable ou incompréhension des bonnes gens simples qui ne sont pas parvenus au stade spirituelle - Angélique - de Lambert, il me semble que le fait de faire cohabiter folie et sommet spirituel soit ici la seule grande intuition romanesque qui ait survécu aux convictions philosophiques De Balzac dans la dernière partie du récit.
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