Mon prof de français au lycée avait coutûme de classer ce Balzac-là comme le plus beau roman de la langue française.
Peut-être, après tout..
Pour moi, c'est avant tout un grand polar, le plus grand de tous.
Ce roman permet de vivre les personnages, d'habiter la peau de certains, d'en mépriser voire violemment détester d'autres.
Si Esther est délicieuse, Lucien de Rubempré est un être profondément vil, lâche, abject..
Nucingen m'interesse: il sait, au fond, qu'on se joue de lui. Mais il aime, il veut donner pour donner, aimer pour le plaisir d'aimer, seul éclair de génerosité dans une vie vouée à l'accaparement.
Vautrin, ah Vautrin ! Vautrin est LE personnage par lequel
Balzac se met lui-même en scène, l'homme des combinaisons diaboliques et des amours homosexuelles contrariées.
Les deux pour lesquels j'ai du respect sont Rastignac, un roué nettement plus intelligent mais aussi humain que celui un peu énervant d'
Illusions Perdues, ainsi que le marquis de Sérizy: en voilà un qui est digne, sait souffrir en silence, fait preuve de bonté et d'abnégation, sans toutefois ni se renier ni jouer le brin de moquette... Digne, tout simplement.