AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Nicolas9


Tout commence sur le marché aux poissons de Concarneau (Finistère). Une belle trentenaire est découverte égorgée dans la benne sanguinolente destinée aux déchets halieutiques…

Dans ce cinquième opus des enquêtes du commissaire Dupin, Jean-Luc Bannalec (alias Jörg Bong) nous emmène hardiment au large. Une fois n'est pas coutume, 80% de l'intrigue se déroule en mer, entre Molène et l'île de Sein.

A nouveau, Bannalec excelle dans l'art de faire évoluer ses personnages dans cet univers océanique si particulier du « bout du monde ». Mais, ô surprise, il y ajoute un volet résolument environnemental qui dépeint sans trop de nuances les ravages de la surpêche et l'impunité dont bénéficient les grands armateurs français...

Ouf, il était temps ! Même si l'écrivain ne pousse pas l'audace jusqu'à la critique sociale, il s'extrait enfin du petit monde « où chacun est à sa place » (et ne s'avise pas de juger l'autre) qui ôtait un peu de crédibilité aux premières enquêtes de son commissaire fétiche.

Un positionnement courageux qu'on ne peut qu'apprécier, même si l'univers communautaire qu'il dépeint se limite toujours à des adultes hétérosexuels âgés de trente à soixante ans, de race blanche, avec un revenu qui oscille entre le confortable et l'élevé, de nationalité française et sans opinion politique...

Une galerie de personnages pas forcément représentative de la Bretagne réelle, mais Jörg Bong n'en a cure, pour être tout à fait honnête, je peine à le lui reprocher : feuilleter ses romans équivaut à se plonger dans des eaux cristallines et bien tempérées loin des vicissitudes du 21e siècle.

En effet, bien que ses récits se veuillent contemporains, le lecteur se retrouve immergé dans la douce béatitude des années quatre-vingt où presque tout semblait « aller dans le bon sens » et où grâce au progrès technique, demain amènerait immanquablement son lot de surprises salutaires…

Une fiction « cocooning* » qui fait remonter, l'espace de quelques heures, les sensations et les souvenirs d'un âge d'or que j'ai eu la chance de vivre durant deux étés au Pouldu (29) il y a une quarantaine d'années. Alors, si vous désirez passer un bon moment « garanti sans tracas », cet excellent polar est fait pour vous !



* « Comportement psychosocial qui se caractérise par une tendance au repli dans le cocon protecteur du domicile que l'on tente de rendre le plus douillet possible » selon l'Office québécois de la langue française.
Commenter  J’apprécie          160



Ont apprécié cette critique (15)voir plus




{* *}