AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de kielosa


À croire que Steve Bannon, le fameux stratégiste de Donald Trump, a laissé son "capitalisme chrétien" de "La Conférence au Vatican" , justement dans les vestiaires du Vatican en y sortant en juin 2014, date de sa mémorable contribution ! Dans un article, il y a 3 jours, 2 confidents du Pape François, le jésuite Antonio Spadaro et le protestant Marcelo Figueroa dans le magazine du Vatican 'La Civiltà Cattolica', l' accusent de défendre une "géopolitique apocalyptique" et de promouvoir une vision xenophobe du monde. Pas tres chrétien, en effet ! Il ne faut pourtant pas être croyant pour donner raison aux deux prélats, car les pensées et agissements de cet énergumène à la Maison-Blanche sont inquiétants. En 4 mots comme en mille : Cet homme est dangereux !

Mais qui est ce zèbre ?

Que Steve Bannon, né en Virginie en 1953, a de multiples talents ne fait pas de doutes. Son parcours professionnel est intéressant : chargé de fusions dans la grosse banque Goldman Sachs (spécialiste des 'produits dérivés financiers', une des causes de la crise économique de 2008 - mais ça n'est pas de sa faute), il crée, en 1990, sa propre banque d'investissement, Bannon & Co, spécialisée dans les médias. Ceci l'amène à la télévision et au cinéma. Il produit le film de Sean Penn 'Indian Runner' et 'Titus' d'après William Shakespeare avec Anthony Hopkins dans le rôle de Titus Andronicus. Sans entrer dans les détails de sa puissante position dans les médias américains, disons que sa reprise de 'Breitbart News' a marqué un tournant dans la mauvaise direction pour nous.

Car Breitbart, sous sa tutelle, s'oriente très vite de plus en plus vers l'extrême droite, veut choquer le monde, ne craint nullement les fausses nouvelles et purs mensonges, donne la parole à des gugus comme Nigel Farage (l'avocat du Brexit), lance des compliments au clan le Pen, et se montre misogyne et xenophobe. Que penser d'un article très sérieusement intitulé : "La contraception rend les femmes moches et folles" ? (source Wikipedia ).
Le choix de Breitbart pour Trump comme futur président, a comme conséquence que ce dernier nomme Bannon chef de sa campagne présidentielle. Tout le monde se souvient que cette campagne a sans doute été la plus moche et vulgaire dans les annales des États-Unis. Et cela grâce à ce mauvais génie de Bannon.

Très content de sa victoire, Trump le remercie en le promouvant au titre de chef de la stratégie de sa présidence. Et c'est le début des problèmes sur la scène internationale. Je ne suis pas dans le secret de cette fine équipe au pouvoir et ne peux prétendre savoir quelles options malencontreuses (pour employer un euphémisme) viennent de Trump lui-même et quelles sont inspirées par ce Bannon. Ce qui semble établi est que toutes les mesures contre Obama portent sa griffe, notamment l'abolition de l'Obamacare, la plus grande prestation de l'ancien président. Différents choix xénophobes de l'actuelle présidence sont des reflets fidèles de Breitbart. le retrait des États-Unis de l'Accord de Paris sur le climat (le seul des 195 pays signataires, bien qu'un autre grand génie politique, Erdogan de Turquie, a menacé Merkel de faire pareil), semble être inspiré par Bannon, à la grande colère de la fille de Trump, Ivanka, aussi conseillère à la Maison-Blanche.

Sa vie privée n'est pas exactement exemplaire non plus : marié et divorcé 3 fois, et accusé de coups et blessures sur sa 2ème épouse, la banquière Mary Louise Piccard. L'affaire a été classée sans suite, lorsqu'elle n'a pas osé témoigner contre son ex-mari devant la Cour, à la suite de menaces.
Quoi qu'il en soit, sa vie privée ne nous regarde pas, mais ne le rend pas plus sympathique pour autant.

J'aimerais, comme j'ai fait pour les éditeurs français et la traduction de certaines oeuvres littéraires, profiter du forum de Babelio, pour lancer un appel à Trump d'envoyer Steve Bannon le plus vite possible comme conseiller à l'ambassade US aux Tuvalu (26 km2 et 12.177 habitants), par exemple.







Commenter  J’apprécie          208



Ont apprécié cette critique (19)voir plus




{* *}