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Citations sur Les récits d'Horatio : Portraits et aveux des maîtres du .. (41)

Alexandru Tocilescu, metteur en scène roumain, provocateur et séducteur, m’a dit lors d’une nuit prolongée et arrosée à la vodka Stolichnaya : “J’aime jouer avec les temporalités. Lors du duel dans Hamlet, j’aurais voulu que l’on entende le sifflement d’un train pour dire : les temps ont changé, nous sommes ailleurs. Pourtant, rien n’a changé.” C’était il y a trente ans. Depuis, les metteurs en scène ont souvent procédé à cette hybridation. Ni actualité abusive ni archéologie poussive. “Ce qui m’a procuré du plaisir au Louvre, poursuivit Tocilescu, c’était de pouvoir regarder en même temps les tableaux accrochés aux murs et voir par la fenêtre la circulation agitée, l’intérieur et l’extérieur ! Le passé et le présent, simultanément.”

(pp. 255-256)
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Doutes sur l’enseignement du théâtre. En Occident, la mémoire est meuble, inapte à conserver les pratiques anciennes. Signe de faiblesse, par rapport à l’Orient où tout se trouve répertorié, et en même temps signe de liberté.
Voici quelques phrases disparates qui confirment cette hésitation… enseigner, voilà le défi !
Serguei Eisenstein : “Dans l’art, on ne peut pas enseigner, on ne peut qu’apprendre.”
Yoshi Oida : “On doit refuser ce que l’on sait.”
Jérôme Deschamps : “Il n’y a pas d’enseignement du théâtre, il n’y a que des maîtres qui dispensent un enseignement ; point d’enseignement d’acteur en général…”
Krzysztof Warlikowski : “Je n’aime pas les jeunes et d’ailleurs qu’est-ce que j’aurais à leur enseigner ?”
Valeriu Moisescu : “On n’a qu’une seule chose à enseigner : comment rester ouvert !”
Lucian Pintilie : “À dix-sept ans, quand j’ai commencé à travailler, j’avais le même rapport avec le corps des comédiens que maintenant, à cinquante ans. Rien n’a changé… la relation à l’humain est innée, ce qui se modifie est le savoir du metteur en scène. Mais si, un jour, on renonce à ce savoir, la relation, sans doute, changera.” Giorgio Strehler : “Au théâtre c’est uniquement avec le temps que l’on apprend quelque chose. Le savoir n’est acquis que par le travail…”
Peter Brook : “Je n’ai rien à enseigner, j’enseigne de l’intérieur, par le travail.”
Ariane Mnouchkine : “Enseigner, c’est d’abord apprendre la liberté de l’improvisation… en groupe.”
Dans d’autres domaines que le théâtre, on formule les mêmes conseils de prudence :
Gilles Deleuze : “Je ne veux pas enseigner ce que je sais, mais ce que je cherche.”
Roland Barthes : “Le meilleur enseignement consiste à vouloir convaincre sans vaincre.”
Umberto Eco : “Tout professeur-maître soit dispense une méthode, soit érige ses activités en modèle.”

(pp. 245-246)
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Le théâtre est un lieu où les lois de l’art rencontrent le caractère accidentel de la vie.

(p. 139)
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Je m’approche de la fin sans avoir connu réellement l’âge adulte, sa plénitude rigide m’est restée étrangère. Je n’ai jamais été à même de diriger ou de prendre une décision, j’ai dérivé. C’est pourquoi je suis resté un “second”, prêt à servir, tout en conservant la possibilité de me départir, de chercher ailleurs, de ne pas m’immobiliser. Incertitude et insoumission conjointes !

(p. 263)
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Brancusi aurait refusé une invitation de Rodin pour rester dans son atelier, songeant : “À l’ombre d’un grand chêne, rien ne pousse.” Sagesse populaire confirmée par la réussite du sculpteur, qui a quitté son maître d’élection. Évoquer pareille libération s’explique uniquement par le vœu de préciser la relation que j’ai pu entretenir avec les figures emblématiques de la scène contemporaine. Il n’y a pas eu de chêne unique. Forcément, une sélection a été opérée car, comme Aristote le dit si bien : “Celui qui est l’ami de tout le monde n’est l’ami de personne.” Un choix opéré au nom de critères aussi bien artisanaux que poétiques, voire esthétiques, sans souhaiter les constituer en canon absolu.

(p. 262)
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L’immaturité est une sauvegarde de la liberté.

(p. 261)
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Un vœu m’a conduit et je me suis imposé une contrainte : revisiter des amitiés de longue durée, des intimités prolongées, mais en me restreignant aux seuls metteurs en scène dont j’ai été proche. Cela n’empêche pas que les mots recueillis au hasard d’une soirée ou les pensées d’autres artistes, acteurs, scénographes, méritent d’être consignés, comme des sceaux de mémoire, dans le catalogue de cet Horatio que j’ai été.

(p. 235)
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Je ne peux pas marcher sur des pierres qui ne sont pas des pierres. J’ai besoin de la vérité.

(p. 226)
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J’aime la fragilité… J’ai horreur de tout commander. L’amour aide à surmonter les différences.

(p. 226)
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Chez Beckett, “chercher l’humour et jouer les silences”.

(p. 213)
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