AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de bdelhausse


Max est veuf depuis peu. Il revient aux Cèdres, un endroit au bord de la mer où il a passé ses plus belles années d'enfance. Pourtant, c'est un été bien précis que ce retour va évoquer. Un été où il rencontre les Grace, une famille bourgeoise de deux enfants, deux jumeaux Myles et Chloé. Ces deux enfants turbulents et moqueurs sont surveillés par Rose, jeune fille au pair.

Au gré des jours qui passent, Max va mélanger la maladie d'Anna, sa femme, et les émois sensuels qu'il connut lors de cet été. Il tombe amoureux de la mère des jumeaux, puis de Chloé.

C'est lent et pesant. C'est volontaire. C'est à l'image de ce qu'est devenue la vie de Max. L'expression est "vivons heureux en attendant la mort"... Pour Max, ce serait plutôt "ne vivons déjà plus en attendant la mort"... Entre sa flasque de whisky, les désillusions, les regrets, les remords, sa fille Claire, le souvenir du premier baiser avec Chloé, les seins en poire de la mère de Chloé, le petit chalet de la honte montrant leur pauvreté... Max n'a que l'embarras du choix pour ressasser un passé qu'il aimerait réécrire.

Dans ce maelstrom de souvenirs, la mer tient le premier rôle, bien sûr. Et se révèle impitoyable.

Pour apprécier Banville, il faut aimer le non-événement, le lent déroulement de la douleur intérieure, le spleen. Il faut être un peu voyeur. L'écriture est splendide. Incroyable de netteté, de pudeur, d'évocation poétique. Banville est un orfèvre. Et même si on n'est pas dans un thriller, loin de là, il réserve quelques surprises de taille pour les dernières pages.

Le destin d'un homme brisé en face-à-face avec la mer... avec John Banville comme chef d'orchestre. Il y a quelque chose d'hypnotique dans la façon de raconter l'histoire de Max. J'ai eu beau me dire que j'allais arrêter, je me suis rendu compte que j'étais captivé et que savoir le fin mot m'importait. Ce n'est pas si fréquent.
Commenter  J’apprécie          120



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}