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Critique de Acerola13


Intriguée par la couverture bariolée et la beauté de cet auteur soudanais sur le bandeau accompagnant le livre (il m'en faut peu), je n'ai pu résister à l'achat des Jango.

Je l'ai rapidement dévoré, et en suis ressortie comme d'un rêve, incertaine d'y avoir compris quoi que ce soit, mais dont le souvenir me fait sourire.

La narration est étonnante, faite de récits enchâssés, d'histoires rapportées, de rumeurs, de vérités mensongères puis déconstruites sur la ville soudanaise d'Al-Hilla, théâtre d'une vie de saltimbanques où se côtoient travailleurs saisonniers et femmes de tout horizon : Les Jangos entremêle les amitiés, les femmes, la joie de vivre, l'alcool, les fêtes, le café, les histoires, la rébellion contre la banque qui n'accorde de prêts qu'aux riches exploitants, détruisant peu à peu le gagne-pain des Jangos, qui décident de prendre les armes. L'Éthiopie et ses divines femmes n'est jamais loin, et sert parfois de refuge aux "insurgés".

J'ai été très surprise de la manière dont est abordée la sexualité dans cet ouvrage d'un auteur d'un pays musulman : on découvre celle quasi-absente d'un homme d'une quarantaine d'année sans expérience ; la communauté décrite et les liens tissés semblent tous subordonnés de prêt ou de loin aux femmes, qui régentent la vie des hommes.

Abdelaziz Baraka Sakin nous fait finalement découvrir un Soudan tolérant, loin des préjugés, où s'entremêlent les coutumes et les cultures à tel point que personne ne semble dépareillé dans cet univers empli de tendresse, de sensualité, d'insouciance et d'une formidable nonchalance empreinte de liberté. Un vrai coup de coeur pour cette lecture et cet auteur, dont il faut s'imprégner et non tenter de comprendre.
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