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Critique de ElizabethBennet


Ambiance feutrée, charme désuet, poétique de l'attente, fuite du temps, tant de mots qui pourraient définir Beau Rivage sans parfaitement le décrire... Dans cette fin d'été indien, où les personnages semblent pris à jamais dans leur routine mélancolique, le mauvais temps s'installe peu à peu, comme un mauvais présage, mais si vite écarté par l'apparente tranquillité de l'hôtel ; la narratrice observe longuement les mille et un détails de la nature, coulant des jours paisibles, et elle attend, tout comme le lecteur attend le moment où tout va basculer, où l'une des deux femmes va peut-être céder au charme puissant de Serge, à ses paroles, à son audace, où l'un des deux hommes va peut-être intervenir pour contrer le manège évident du "diplomate". Mais Dominique Barbéris semble prendre plaisir à retarder sans cesse cet instant, jouant avec ses personnages comme avec le lecteur, et distille à chaque page un peu de cette frustration, provoquée peut-être par l'isolement, l'oisiveté, la saison qui invitent à la fuite ou à la faute. Tout dans ce roman semble étrange : les personnages, somme toute assez communs, possèdent chacun leur part d'ombre, l'atmosphère surannée, le temps comme suspendu, l'hôtel perdu au fin fond des montagnes, l'endroit si difficile à identifier qu'il en devient imaginaire... Avec des réflexions sur la nature, le temps qui passe et amène l'inéluctable mort de ce qui fut et ne sera plus jamais, et, finalement, sur la banalité de ces choses, on pense parfois à Proust, à Thomas Mann aussi, notamment dans La Mort à Venise, mais tout cela en plus léger, comme si cela, finalement, avait peu d'importance, comme si même la fin, où pourtant se produit l'impensable, ne parvenait pas à combler cette nostalgie et cette attente... (la suite en cliquant sur le lien ci-dessous !)
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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