Jules Barbey d'Aurevilly a un style magnifique, classique mais fluide.
La femme qui fait baisser les yeux à une panthère dans le texte "Le Bonheur dans le crime" , on l'imagine mal, vu comme elle est décrite, abandonner son indépendance, même par amour. Autant le comte, on peut comprendre la crainte du qu'en-dira-t-on et les pressions sociales associées à son rang, autant cette femme décrite comme étant libre et audacieuse, se plier à cette comédie, on a du mal à y croire. Même en ayant la compensation d'être auprès de l'objet de son amour et de continuer à ferrailler avec lui à la lueur du clair de lune, cette vie de domestique ne lui sied point. La suite funeste est inévitable. Il est aussi invraisemblable qu'un amour commençant sur de telles bases puisse durer dans le temps, comme dans ce texte.
C'est pour cette raison que je préfère le second texte, "
La vengeance d'une femme". La cruauté dont fait preuve son mari à cause de son orgueil blessé, n'a d'égal que la terrible détermination de sa femme à se venger. Cette histoire où el
le apparaît flamboyante, brûlant d'un feu intérieur attisé par la haine, est admirable. On la visualise parfaitement, se roulant dans la fange pour que cette boue éclabousse celui dont el
le abhorre le nom. L'autre raison est que dans ce texte, elle raconte son histoire elle-même, alors que dans "Le bonheur dans le crime", l'histoire est contée par le médecin, témoin de bien des scènes immorales, mais néanmoins impuissant à transcrire les pensées de Hauteclaire.
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