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Critique de Henri-l-oiseleur


Barbey d'Aurevilly est un romancier intéressant et très atypique, car il n'écrit, pour ainsi dire, que dans les marges. L'aventure du chevalier Des Touches, extraordinaire et romanesque, se passe pendant les dernières années de la Chouannerie normande, sous le Directoire, alors que tout est déjà fini. L'éclat de l'aventure, superbe, est donc totalement inutile au plan historique et politique : un baroud d'honneur. Mais cette aventure inutile est captée et racontée par le témoin muet, l'enfant, qui écoute l'évocation de cette gloire passée dans un salon de vieilles gens, aux temps où la Monarchie restaurée est déjà finie, juste avant que les derniers témoins ne disparaissent. Enfin, l'aventure inutile de Des Touches elle-même est éclipsée par la splendeur du verbe, de la verve, des narrateurs, plus longuement évoqués, plus pittoresques, presque plus intéressants et colorés, que le héros et l'histoire elle-même. En somme, ce roman concerne moins Des Touches que le récit qui en est fait, sauvé de l'oubli à quelques années de la mort de ses derniers témoins. Jamais on n'a écrit de roman plus pessimiste sur la fin des idéaux et le triomphe inéluctable d'un ordre nouveau détesté.
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