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Critique de Papyrusdunil


Bien difficile de succéder à Almah, cette héroïne flamboyante et pleine de charme qui nous a conquis dans "Les déracinés" , le tome 1 de la Saga des Rosenheck, cette famille d'émigrés juifs autrichiens accueillis dans une colonie de type kibboutz en République Dominicaine en 1938.

Dans ce deuxième tome, c'est Ruth, la fille cadette d'Almah que nous allons suivre dans son parcours de vie. En digne fille de Wil, son bien-aimé père décédé précocement, Ruth prend la décision de s'adonner au journalisme. Elle quitte donc St Domingue où elle a grandi et entre comme stagiaire au New-York Times grâce aux relations de son oncle émigré aux Etats Unis.

Et là, c'est… le drame.
Car Ruth, enfant gâtée est une jeune fille bien peu attachante, grincheuse, indécise, instable, immature. Impossible d'entrer en réelle communion avec une héroïne aussi peu attractive. Même dans son amitié avec Arthuro, c'est une tête à claque manquant singulièrement de profondeur, d'empathie et d'intérêt pour quelqu'un d'autre qu'elle-même. Jusqu'au dernier chapitre où ayant enfin trouvé sa voie, elle affirme aimer le journalisme, on n'a pas le sentiment qu'elle en ait la première des qualités car cette passion "dévorante" est totalement absente des 580 pages de ce roman.

Pour le coup, la succession de chapitres courts durant lesquels Ruth se cherche sans se trouver n'est pas des plus passionnantes. J'ai lu pour lire, sans jamais m'enflammer sauf peut-être à quelques sporadiques passages où Almah revient au-devant de la scène. Car, Almah a de l'étoffe et redonne du piquant et de l'intérêt à la lecture, tout en nous plongeant à cette occasion dans l'histoire méconnue et passionnante de la géopolitique américano-dominicaine. Quant à Ruth...

Je n'ai pas du tout compris le parti pris de l'auteure qui n'a jamais réussi à créer la moindre connivence avec son personnage en nous montrant essentiellement ses défauts, ses manques, ses doutes, mais ni sa sensibilité ni sa profondeur. Un survol brouillon qui m'a donné le sentiment d'être embarquée contre mon gré dans un dédale de ruelles et de voies sans issues au gré des errances de Ruth (ou de l'auteure), parcours vain et sans grand intérêt si ce n'est de servir de prétexte à évoquer superficiellement les grands événements socio-politiques des années 60 aux USA.
Alors évidemment, la vacuité du fond n'aide pas à oublier les lourdeurs et les maladresses de forme ainsi que l'emploi d'un lexique souvent un peu pompeux (inverti, traitreuse) et inadéquat au regard de la mièvrerie de certains dialogues. A mon sens, il y a une grande inégalité de qualité d'un chapitre à l'autre, d'une partie à l'autre, et au final d'un tome à l'autre.
Les derniers chapitres, racontant le retour de Ruth sur l'île de la Dominique sont du point de vue de la forme les meilleurs moments de ce décevant second opus de la saga.

La forme "saga" n'était d'ailleurs sans doute pas une très bonne option. L'auteure a créé une séduisante héroïne dans le tome 1 mais n'a pas su donner la même attractivité à Ruth, son "Américaine" au prénom peu "glamour", pâle copie d'Almah, qui ne m'aura pas conquise.
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