AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Luniver


« Avez-vous consommé ? » Si cette injonction ne nous est pas tout à fait inconnue, elle a été poussée à son paroxysme dans ce roman. L'ultra-libéralisme a en effet été reconnu comme la solution ultime à tous les problèmes. Désormais, être un bon citoyen, c'est consommer. Toute épargne est strictement interdite et chaque citoyen doit atteindre une consommation journalière minimale, étroitement surveillée par la police et la répression des fraudes.

Tout est permis si ça génère du profit : chaque citoyen porte comme prénom la marque de son « sponsor de vie » (on suit ainsi les aventures de Toshiba, policier à la section « Crimes à la consommation »), le mariage avec des robots sexuels est autorisé, ainsi que toute drogue ou opération chirurgicale qui permet de devenir ce que l'on souhaite : cyborg, vampire, body-builder, … Les comportements improductifs et anti-sociaux, tels que la méditation ou les promenades en forêt, sont violemment réprimés.

D'une certaine manière, l'auteur est parvenu à dépeindre un monde ultra-libéral parfait. Pas dans le sens où tout le monde baigne dans la félicité, mais parce qu'une fois atteint, il est impossible de s'en échapper. le Marché a tout envahi, et au moindre problème qui se pose dans la société, la solution est immédiatement « comment réussir à monétiser cette nouvelle niche ». On ne vous interdit rien, et pour cause : pour la moindre de votre envie, il y a un marché : on ne vous interdit pas de faire la sieste – si vous achetez une application qui optimise votre temps de repos ; ni de vous balader – tant que vous circulez dans un espace de réalité virtuelle qui vous abreuve de publicité.

Chaque citoyen est devenu l'Égoïste idéal, cet individu uniquement préoccupé par ses propres envies dont la somme forme le meilleur des mondes possibles. le mantra est d'ailleurs répété par tous les personnages du roman : « C'est mon droit absolu de … et personne ne peut m'en empêcher ».

Les romans de Jean Baret sont assez terribles, car l'auteur présente des avenirs (ultra-libéralisme ici, algorithmique avec Vie™) qui clôturent l'Histoire : personne n'empêchera votre colère, ou votre révolte, car elles aussi font déjà partie intégrante du système.
Commenter  J’apprécie          100



Ont apprécié cette critique (10)voir plus




{* *}