Océan mer

Un roman extraordinaire au sens d'extravagant, où le mystère s'articule autour d'une vengeance et du radeau de la méduse. Les personnages et leurs identités sont nombreux, hommes, femmes, enfants, ces derniers perspicaces et autoritaires, qui voient ce que les adultes ne voient pas, lisent leurs pensées, connaissent l'avenir et s'impatientent de leur indécision : « Pourquoi vous ne faites pas ce que vous avez à faire, et puis c'est fait ? ». Les noms (Bartleboom/Bartlebooth), la mer, la construction circulaire, la présence et l'effacement de la peinture évoquent Perec, celui de la vie mode d'emploi, mais la logique est moindre et le mystère plus voyant, le style plus opulent : « Il y avait quelque chose d'hypnotique dans cette psalmodie d'images fabuleuses ». Les premières pages sont splendides, puis l'auteur se laisse aller aux répétitions comiques, ponctuées de « bon, bref » et de « si vous voyez ce que je veux dire ». Un scénario baroque, très construit, une narration très écrite, et pour moi un roman trop long.