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Critique de grm-uzik


Candy Quackenbush, une petite fille déprimant de devoir vivre dans une ville perdue du Minnesota, n'existant que pour son usine de poulet en batterie (le bourg se nomme Chickentown), voit sa vie soudainement basculer à partir du moment où elle vient à s'intéresser à la triste histoire d'Henry Murkitt.
Sur les conseils de sa mère, qui ronge son frein également de vivre dans l'Amérique profonde avec un mari chômeur et alcoolique, Candy, qui doit réaliser un devoir d'histoire, rend visite à Norma Lipnik, employée à l'hôtel unique de la ville. Cette dernière lui raconte le destin d'un des descendants des fondateurs de Chickentown, qui après la disparition de son épouse, s'est suicidé dans la chambre 19 de l'établissement où elle travaille désormais.
Henry passait pour un "original" car il disait attendre que son aimée "rentre au port", et était obsédé par la mer (Le Minnesota est au milieu des terres).
La petite Candy croit tenir une anecdote insolite, mais voit ses espoirs détruits par l'horrible professeur Mme Schwartz devant laquelle elle persiste à défendre son devoir.
Envoyée chez le directeur après l'altercation en classe d'histoire, Candy quitte l'école sans s'y rendre.
Errant dans la ville, la "fugueuse" finit par atteindre les ruines d'une étrange tour à la limite Sud de Chickentown. Là-bas elle rencontre un être fantastique à huit têtes du nom de John Canaille, poursuivit par Mendelsohn Morphe, un monstre non moins étrange. Débute alors une merveilleuse aventure où l'enfant de "l'Outre-Monde" découvre Abarat et ses îles...

On retrouve dans cet ouvrage, l'ensemble des ingrédients utilisés dans les autres romans du génie, Clive Barker.
Il est question encore une fois, d'un monde merveilleux à la limite du notre, et dont l'histoire s'imbrique avec celle des hommes. L'océan d'Abarat semble faire référence à celui de "Secret show" et "Everville", et les personnages divers et variés initiés à la magie qui le parsème, vaut bien le bestiaire mis en scène dans "Cabal" ou le chef-d'oeuvre "Le royaume des devins". le discours appelant au respect à la différence est là également.
Néanmoins, "Abarat" diverge des autres oeuvres citées pour plusieurs raisons :
- La première est sa cible moins adulte. Si l'auteur ne renonce pas véritablement à la présence de personnages caractéristiques répondant à de sinistres sobriquets comme par exemple "le scarifié" et à mettre en scène des pendus bavards ou un "maître" battant son esclave, force est de reconnaître qu'il atténue son registre habituel, évitant toutes connotations sexuelles trop explicites par exemple. L'ensemble donne sans aucun doute un roman appréciable en premier lieu pour des adolescents presque adultes, plutôt qu'à des gamins de 8 ou 9 ans.
- Autre raison qui fait de ce livre, un roman "différent", ce sont bel et bien les illustrations peintes par ce talentueux romancier.
Elles sont comme, je l'ai déjà dit, l'oeuvre de Clive Barker et de par leur taille et leurs formes différentes. Elles sont imbriquées parfaitement au sein du texte qu'elles rendent presque vivant. On est loin de la scène qui s'intercale avec plus ou moins de réussite dans un récit.
Le seul regret étant, qu'il n'y en ait pas plus et que certaines pages faites uniquement de mots en paraissent plus "tristes" de fait, seulement avec leurs textes.
L'intrigue se révèle comme à l'accoutumée, captivante, pleine de suspens et on ne sait pas trop où tout cela va nous mener pour causes la foultitude de personnages aux motivations obscures, susceptibles de provoquer par la suite de nombreux coups de théâtre et revirements. Certains pourront trouver le roman trop complexe.
Pour conclure, c'est peut être une oeuvre qui loupera sa cible, mais qui n'en réjouira pas moins les fans de notre cher auteur. "Abarat" est une pure merveille, une perle à la fois imaginaire, sombre, cruel et poétique que je vous recommande fortement.
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