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Critique de LesReveriesdIsis


Je ne connaissais pas du tout Lisa Barr avant d'ouvrir ce roman et je dois avouer que je ne savais pas à quoi m'attendre. le titre, le lien entre Arts et Histoire m'a fait envie, alors je me suis lancée.

Ce roman évoque une journaliste, Jude Roth, qui à peine entrée dans le métier, se lance à la poursuite d'une oeuvre d'art volée par les nazis, afin de tenter de la rendre à son véritable propriétaire. Mais ce tableau attise toutes les convoitises et plusieurs personnes – plus ou moins bien intentionnées- se sont données pour but de le récupérer.

Ce livre m'a plu par son montage romanesque. Nous sentons l'urgence sous la plume de Lisa Barr, la tension est palpable du début à la fin du roman. Les rebondissements sont légion, cela devient parfois un peu rocambolesque, mais cela n'empêche pas de passer un agréable moment de lecture. Nous avons les ingrédients nécessaires à une lecture agréable : une marchande d'art sans scrupule au passé trouble, aux fréquentations douteuses mais au charme ravageur qui endort la confiance ; la jeune journaliste déterminée, combattive, pugnace au-delà du raisonnable ; le mentor expérimenté, déterminé mais faillible. Ces trois-là nous livrent un ballet des plus savoureux. Une danse avec le diable, un tango avec la mort qui nous tient en haleine jusqu'au bout. La figure de Margaux Saint Laurent est délicieusement glaçante, et Jude, à côté, fait parfois bien pâle figure. Ce n'est pas très étonnant puisque l'une est débutante dans le monde du journalisme et de l'investigation tandis que l'autre a acquis et affermi sa position depuis longtemps. Bien entendu, nos héros sont aidés d'autres personnages et cela fonctionne bien. Il y a vraiment une alchimie singulière qui se crée entre les êtres dans ce roman, de page en page, nous donnant l'illusion de la vraie vie.

Cette impression de véracité des êtres tient entre autre au personnage d'Ellis Baum qui est terriblement émouvant par ses failles, par son humanité et par le passé que Lisa Barr lui façonne. C'est un enfant qui, s'il a échappé aux nazis, a perdu beaucoup. Son seul lien avec son passé reste ce tableau qui représente sa mère. Alors qu'il vieillit, il aspire plus que tout à revoir cette oeuvre, comme pour faire la paix avec ce passé déchirant et pour retrouver des racines qu'il a cachées tout au long de sa vie. le parcours de ce personnage m'a beaucoup émue. Son petit fils est également touchant. Nous avons ici deux figures masculines dotées d'une force inouïe mais aussi de fêlures qui se muent en failles béantes.

Le roman évoque de fait une période trouble : la spoliation des oeuvres d'arts par les nazis, les chantages, trafics en tous genres, l'autrice rappelle aussi que certains pays sont plus ou moins prompts à accepter la restitution des oeuvres à leurs propriétaires initiaux. C'est une page de l'Histoire, qui, de fait, est extrêmement douloureuse.

Cependant, j'ai un véritable bémol avec ce livre. Certains passages tournent cruellement vers la romance avec des formulations excessives, que je trouve personnellement ridicules car clichés, et cela ne tient sans doute qu'à ma sensibilité personnelle. Les passages évoquant l'attraction entre le petit-fils d'Ellis et Jude m'ont royalement agacée et fait lever les yeux au ciel. de la même façon, l'attraction qu'exerce Margaux Saint Laurent sur les hommes est mise en mots d'une façon que j'ai trouvée lourde.

Ainsi, je suis un peu mitigée sur ce roman. J'ai beaucoup aimé le destin forgé pour Ellis, sa quête de vérité, j'ai apprécié la ténacité de Jude, sa capacité à aider les autres, j'ai aimé l'appui sur une période historique difficile et douloureuse, pour autant, certains aspects de la plume de l'autrice m'ont rebutée. Une lecture intéressante et agréable au demeurant, une fois les bémols posés.
Lien : https://lesreveriesdisis.com..
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