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Critique de PGilly


La science, c'est bien, mais...
Ce serait résumer lapidairement un essai brillant, trop peut-être, à la fois aguichant et déroutant. L'auteur, "hyper" intelligent, applique à la lettre son idée d'habiter poétiquement le monde et donc de réinjecter une bonne dose de fantaisie à une discipline qui a perdu de sa puissance révolutionnaire en se soumettant aux puissances dominantes, engluée dans une civilisation techno-logique, destructrice du vivant, humain, minéral et végétal .
Aurélien Barrau déplore le renoncement de la science à penser son sens et ses finalités, qui permettrait d'éviter une catastrophe civilisationnelle dont les scientifiques, essentiellement rationnels et mono-orientés, font le lit. D'où l'injonction à construire une chaopoétique du réel, à susciter des ruptures intellectuelles.
Le gaillard aligne les néologismes à satiété, me perd dès qu'il dévide son propos en suivant les circonvolutions fulgurantes de sa réflexion émises dans un style tarabiscoté ; il m'enthousiasme quand il questionne le projet de construire un grand accélérateur de particules, à la consommation d'énergie démentielle, nécessitant un tunnel souterrain de 90 km de long et l'excavation de 10 millions de mètres cubes de molasse.
"Est-ce digne" ?
Poser la question, c'est y répondre.
Le danger réside dans la dynamique propre d'un emballement insensé de la machine et de la programmation. le techno-cancer gagne en espace.
Je retiens de cette lecture déconcertante, que laisser la science penser pour nous, "relève d'une faute logique autant que d'une faillite politique."
Qu'un scientifique se positionne à rebours de son milieu me réjouit, de même que sa radicalité, dès qu'elle s'exprime détachée de tournures absconses.






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