Déviance

J'étais entré dans l'univers de Christine Barsi par la "petite" porte des nouvelles et je franchis le seuil du roman. Il s'agit d'un autre registre que celui de la science fiction : le fantastique, le vampirisme. L'autrice fait preuve d'une grande maîtrise, tant dans la plume, que dans la structure et le genre. Amateurs d'Anne Rice et autres True Blood, vous trouverez des repères. Ce qui est apporté ici, c'est un côté "social" au propos et la défense d'un engagement résolument féministe. le thème de l'emprise de l'homme violent est au coeur du roman. Est-ce à dire qu'un vampire ne sera pas pire ? L'alternance entre les ambiances poético-érotiques et les dialogues réalistes est bienvenue, cela rythme le récit en mode jour / nuit. La longueur est bien gérée et les différents éléments de l'intrigue, bien distincts : le mari violent, les enfants, l'amant vampire, les autres vampires du coin et York. Parfois, j'ai ressenti un petit manque au niveau des descriptions de certains lieux et de certaines scènes. Je me suis un peu senti perdu, mais rien de bien grave. On peut même se dire que cela accentue l'envoutement dans lequel la narratrice (et donc nous-mêmes) sommes embarqués, d'où la perte de repères. La fin est très bien amenée, surprenante et à la fois pas totalement téléportée et surtout, très pertinente. le récit se remet en cause complètement et l'on se retrouve face à un choix : celui de l'héroïne. On se sent un peu bousculé dans notre pré-carré et c'est très bien ainsi. Bravo à Christine Barsi pour ce beau travail et je ne manquerai pas de poursuivre la découverte de son travail.