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Critique de milbilou


Il y a quelques semaines, j'avais découvert « l'homme cheval » dans le roman de Jérôme Garcin « Bartabas » qui brossait le portrait d'un homme aux multiples talents. J'avais déjà mesuré la force des liens qui unissaient Bartabas et ses chevaux. Il disait, s'agissant d'un nouveau venu, Zingaro, du nom de son théâtre équestre, « J'allais contaminer son animalité et il allait me permettre d'exister parmi les hommes… ».
Sous sa propre plume, l'écuyer, chorégraphe, metteur en scène, réalisateur Bartabas présente les chevaux qui ont été acteurs, comédiens au sein du théâtre équestre Zingaro et de ses différents spectacles à travers le monde, les uns après les autres, singuliers, différents mais tous de fidèles compagnons de route et compagnons d'art d'une troupe et véritables compagnons de vie d'un homme. Ils s'appelaient Quixote, Horizonte, Caravage…
Pas de casting pour recruter les artistes, un regard, un comportement, un physique d'ex vedette reléguée des champs de courses, ou bien, quatre poulains criollos trop jeunes pour le dressage certes, mais qui occuperont la scène selon leur propre chorégraphie improvisée, comme un signe de reconnaissance à celui qui les a sans doute sauvé d'un destin improbable.

On imagine cet homme, aux apparences plutôt rustres et au regard sombre, taiseux, solitaire, qui tombe le voile de la sensibilité face à Zingaro silencieusement euphorique, « tel un danseur improvisant devant son chorégraphe, il vient de m'offrir le canevas de ce qui sera son solo ».
On imagine aussi une scène où l'homme ne tient pas toute la place, une scène offerte aux chevaux nommés de noms d'artistes évoluant sur l'andante du Concert en si mineur de Bach qui s'échappe du piano d'Alexandre Tharaud. Comme les petits rats de l'Opéra accompagnent les étoiles, d'autres espèces animales, oiseaux ou autres volatiles, subliment les ballets de l'Opéra équestre.
A travers un grand hommage à ses chevaux , Bartabas signe également le portrait d'un homme qui, se confesse-t-il, dès potron-minet, en attendant le soleil, écoutait ses chevaux et qui appréhende maintenant d'avoir à parler aux hommes.

Subjuguée par les mots, émue par la force des sentiments, la sincérité qui se dégage de ce récit, portée par la poésie, je peux dire que ce livre m'a réellement touchée. Chapeau bas M. Bartabas!
Un grand merci à Babelio et à l'équipe de « masse critique », ainsi qu'aux Editions Gallimard.


Lien : https://mireille.brochotnean..
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