Ces Ecrits de
Roland Barthes sur le théâtre sont forcément ancrés dans leur époque (des années 1950 au début des années 1970). Il y est question d'une vie théâtrale très peu provinciale (seul
Roger Planchon tire son épingle du jeu à Villeurbanne.) Il y a eu depuis la décentralisation théâtrale, mais le déséquilibre avec la capitale est encore étourdissant... Il y est question du renouveau brechtien et du Théâtre National Populaire de
Jean Vilar, alors qu'il y a eu depuis Grotowski et son théâtre pauvre, qu'il y a eu une profonde mutation des approches de la scène avec les apports des plasticiens, des chorégraphes et des performeurs. Mais cela n'enlève en rien la richesse d'analyse de
Barthes lorsqu'il parle des spectacles du Berliner Ensemble ("Mère Courage" ou "
Le cercle de craie caucasien"), lorsqu'il fustige
le conservatisme de la critique et de l'élite parisienne. Et j'avoue m'être particulièrement réjoui d'entendre
Barthes descendre avec une douce ironie les bêtises et les inepties de ce que nous n'appelons plus la bourgeoisie (car elle ne veut plus que nous la nommions ainsi pour mieux défendre son occupation des pouvoirs). C'est pourtant un théâtre bourgeois qui tient le haut du pavé aujourd'hui en France. Qu'est devenu le TNP? Existe-t-il un théâtre populaire et novateur? Encore une fois, il faut chercher hors de nos frontières. Après
Brecht, après Grotowski,
Rodrigo Garcia? Castelucci?
Jan Fabre? Ostermeier?
Commenter  J’apprécie         50