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Critique de bobfutur


Parfaite illustration du « classique atemporel », car offrant une lecture possiblement différente selon l'époque à laquelle il sera lu… Etonnant paradoxe ?

Voilà qui mériterait une réflexion en profondeur… que je mènerais plutôt avec vous autour d'une carafe de rhum, assis sous un abri de paille de canne, à regarder tomber la pluie, ou par défaut à l'attendre… navré pour l'exotisme, mais les usages numériques lentement me sortent du corps… et me voilà encore à parler d'autre chose que de ce très bon livre, « captivant roman historique de caftan et de cimeterre », comme le dit si bien dans sa critique notre fantôme bolaniesque, Dandine.

À défaut de haschich, il reste riche en évasion, ainsi qu'en profondes réflexions sur le pouvoir, la religion, la vérité, relative ou absolue… en plus de nous intéresser à un pan précis de la très riche histoire de l'Islam.

Le préfacier de sa première édition en français y voit une manière détournée pour son auteur, yougoslave d'obédience slovène ( dont l'hymne actuel est « zdravljica ! : Je lève mon verre » ) de critiquer les totalitarismes alors en plein essor européen, à la veille de la seconde guerre mondiale.
Possible interprétation, pas aussi évidente que pour les « Lettres Persanes » de Montesquieu (ou le « Mahomet le prophète » De Voltaire).
Sublime ironie de l'histoire, ce genre de livre aujourd'hui devrait quasiment prendre le chemin inverse, usant des dictatures rouges ou brunes pour nous conter de fanatisme religieux, l'auteur de ces maudits Versets là pour en témoigner…
Sans parler de potentielles accusations d' « appropriation culturelle », sommet de bêtise post-moderne…
D'ailleurs ce livre me renvoie vers une lecture passée, nettement moins connue, d'un autre auteur yougoslave, Vladislav Bajac, et ce très complet « Livre du Bambou », matrice Zazen de la culture Sino-Japonaise médiévale…
Vous comprendrez l'étrange rapprochement…

L'utilisation de ce livre par une équipe française de développement de jeux-vidéos a donné lieu à une nouvelle édition et traduction, dont je n'ai pas trouvé de critique comparative. Les quelques extraits piochés ici et là, dont celui en quatrième de couverture, apparaissent comme moins « littéraires » (on dit parfois plus « contemporain »), bien-sûr sans certitudes, et encore moins de notions vis-à-vis du texte original.

L'éditeur Phébus / Libretto reste sans conteste une solide valeur sûre, pourvoyeur d'une immense variétés de textes de la littérature mondiale, avec en commun une certaine qualité « patrimoniale » et universelle, hors des modes et des coups d'esbroufe, paraissant du coup à certains un peu « vieillot »…
On ne va donc pas leur en vouloir d'avoir tenté de séduire quelques fans d' « Assassin's Creed », toute exhortation à la lecture étant bonne à prendre…
Et cela reste un bon rappel de l'apport des langues moyen-orientales sur les nôtres…

Un solide classique, dont la lecture enrichit par le voyage, bien à sa place dans cette plutôt convaincante liste des « 1001 livres qu'il faut… », laissant derrière le goût de la couleur…
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