125 et des milliers : 125 personnalités racontent 125 victimes de féminicides

Tu avais tout abandonné
Tes habitudes et ton métier
Avec une seule volonté :
Le rêve de pouvoir enseigner.

Claire, je ne t'ai jamais rencontrée,
Je sais de toi ce que j'ai lu,
Et ce que ta grande fille a vécu.

Tes taches de miel, ton tient hâlé,
Tes dents du bonheur écartées
Tout ce qui-de toi-doit rester.
Et ne jamais être oublié
*

Hommage à Claire Fargeas par Lilia Hassaine

Lorsque, avant de dormir, je l’embrasse en lui chuchotant que je l’aime plus loin que les étoiles, elle réplique « et moi je t’aime plus loin que l’univers », j’enchaîne avec « moi plus loin que l’infini », alors elle conclut invariablement par « moi maman, je t’aime plus loin que les protéines ».

Respecte celles et ceux qui t’aiment et accepte qu’un jour ils ne puissent plus t’aimer. Quitte ou laisse partir en chérissant ta liberté et celle des autres, ne t’accroche pas, n’entrave le choix de personne car tout passe avec le temps, on se remet de tout, même d’une absence.

J’avais un cerveau qui fonctionnait « normalement » et je ne pouvais pas rivaliser avec un cerveau malade qui suivait une logique échappant à tous les codes de la société. Son assurance était une arme de persuasion redoutable.

Mille mains pour raconter ce que les chiffres ne disent pas.

Nous aimons avec notre ego plutôt qu’avec notre cœur. Nous aimons dans la passion plutôt que dans la sagesse. Nous aimons dans l’immédiateté de la jouissance plutôt que dans la tendresse du temps. Nous aimons en égoïstes quand aimer l’autre impliquerait de vouloir son bonheur, peut-être même d’accepter qu’il serait parfois plus heureux sans nous…

Espérer , c’est nourrir le présent à grand renfort de futur.

Aimer est un verbe d’action. Être amoureux est un état, une immobilité. Aimer est un choix, une conquête, sur soi avant tout. C’est lutter contre ses peurs, son éducation, ses schémas destructeurs. C’est retenir les pièges du passé sans les laisser condamner le futur. C’est accepter de parier sur un autre qu’on ne connaît pas, qui, souvent, ne se connaît pas lui-même non plus.