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Critique de ODP31


Un journal intime qui aurait pu le rester !
Pour ma centième, j'aurai pu trousser un billet sur un de mes livres préférés avec une nuée d'étoiles dans les yeux et rappeler avec une émotion non feinte à quel point cette lecture avait bouleversé ma vie. Ben, non, je suis le fil de mes lectures et à défaut de bougie d'anniversaire, cela va être la fête du dernier roman de Pierre-Louis Basse. C'est comme un jour férié qui tombe un dimanche. Pas de bol.
Largement autobiographique, ce récit décrit l'enfance et l'adolescence d'un gamin qui grandit dans une tour de Nanterre à la fin des années 60 et au début des années 70. Il ne trouve sa place ni à l'école, ni dans sa famille et doute de lui. La découverte d'un tableau de van Gogh, « Les Roulottes » va le sauver d'un destin maussade et lui donner l'envie d'apprendre. Il découvre la beauté, la culture. Vaguer dans un terrain vague n'est pas une fatalité. L'auteur remarqué de « Guy Môquet, une enfance fusillée », veut envoyer un message d'espoir à une jeunesse désoeuvrée et perdue en se remémorant son propre parcours.
L'ambition est louable mais je n'ai pas du tout accroché.
C'est très bien écrit. La langue est belle mais elle est muette. L'auteur se regarde trop écrire selon moi. La description fragmentée de cette jeunesse maussade, sans issue, est répétée, répétée, répétée et les phrases sont devenues pour moi des anagrammes. En clair, je me suis ennuyé. Et la rencontre du tableau et de l'enfant, tant attendue, est aussi tardive que décevante. Cette représentation célèbre d'une halte de forains, voitures rouges et vertes, peint en Arles constitua une révélation pour l'auteur. Je n'ai pas été contaminé par son émoi.
Certains passages sont néanmoins réussis. le deuil impossible d'un frère mort avant la naissance du narrateur est remarquablement évoqué, tout comme le récit de sa relation avec une voisine volage et volante, les dimanches à la campagne, le souvenir du grand-père résistant, la soif de liberté de sa soeur ainée. de belles pages mais j'ai eu l'impression de tourner par politesse les pages d'un album de famille qui n'est pas la mienne, d'observer les photos de vacances d'un collègue de bureau en regardant ma montre.
Pierre-Louis Basse fut le conseiller « Grands Evènements » de François Hollande pendant sa présidence. Vu la gaieté du propos, je comprends mieux pourquoi il tombait des cordes dès que le Président promenait sa cravate hors de l'Elysée.
Je ne suis pas certain que cette prose parle à la jeunesse. Ce roman de mémoire, comme le dit joliment l'auteur, contentera davantage les auditeurs de Radio Nostalgie.
Rien n'est perdu... mais c'est pas gagné !
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