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Critique de LaGeekosophe


J'avais été satisfaite de ma lecture d'un autre roman de l'autrice : la débusqueuse de mondes. Alors quand Mnémos m'a proposé de m'envoyer un roman se passant dans le même univers, une préquelle, j'ai évidemment dit oui. C'est ainsi que j'ai lu le chant des Fenjicks de Luce Basseterre.

J'ai dans un premier temps adoré l'univers qui nous est proposé par l'autrice. Dans la continuité du premier, le chant des Fenjicks nous met face à de nombreuses races extraterrestres très différentes des humains. C'est aussi bien au niveau des aspects physiques, nous avons des créatures félidées, des lézards… que sociaux. Il existe dans ce monde des façons très différentes de s'organiser en tant que société. Certaines espèces s'organisent en matriarcat, et l'autrice met en avant les inégalités de manière assez claire et sans trop en faire. Les chaleks sont des êtres asexués qui vivent dans un empire dont les apparences doucereuses dissimulent des aspects plus autoritaires.

De ce fait, ces structures sont visibles dans le langage employé. Les imbtus, les félidés, vont toujours genrer les postes d'autorité au féminin, tout comme ils vont associer les comportements violents et dominateurs aux femelles de leur espèce. Quant aux chaleks, n'étant pas genrés, leur société utilise naturellement une langue inclusive qui peut parfois déstabiliser les premières pages, mais on s'y fait vite. L'usage du “iel” a le mérite d'être plus clair que le “they” utilisé parfois en VO. En tout cas, l'univers construit n'en est que plus crédible, puisqu'il est évident qu'un monde avec un autre fonctionnement n'aura pas eu les mêmes évolutions linguistiques, ni les mêmes structures familiales.

L'histoire se concentre sur la rébellion des cybersquales face aux chaleks. Ces être sont capables de transporter des équipages mais qui restent des êtres sentients. du moins quand ils ne sont pas réduits à des simples IA serviles par un peuple impérialiste qui les réduit en esclavage. S'ils parviennent à regagner leur liberté grâce au chant de leurs congénères libres, de nombreuses autres personnes finissent par les rejoindre dans la lutte. Smine Furr, un félidé, Waü Nak Du, une chalek qui est spécialisée dans la biologie des chaleks. La récit évoque ainsi la solidarité inter-espèces en sous-texte, ce qui délivre un joli message de tolérance. Toutefois, le récit propose également des moments assez durs et le ton se veut plus adulte que le précédent d'os.

Le récit choral développe de multiples points de vue d'origines différentes. Si au début, il n'y a que deux personnages principaux, cela se diversifie au fil de l'histoire. D'un côté, cela offre une certaines richesse qui permet de mieux de mieux découvrir les intérêts et l'évolution de chacun d'eux. Par exemple, Waü Nak du justifie l'asservissement des cybersquales et son cheminement est bien décrit. Mais je dois avouer m'être parfois perdue dans la multiplicité des voix, notamment entre les différents squales, qui sont parfois assez peu différenciables les uns des autres. J'ai dû revenir une ou deux fois en arrière pour vérifier quel personnage je suivais.

L'écriture de Luce Basseterre est globalement efficace. Elle ne fait pas dans la fioriture et propose un style nerveux et direct. Ce choix est particulièrement efficace dans les scènes des actions, qui offrent une belle dynamique. Les combats spatiaux sont notamment très bien retranscrits. Les descriptions sont cependant parfois un peu succinctes. D'un côté, on ne s'ennuie vraiment jamais et le récit est toujours en mouvement, mais il naît une certaine frustration de ne pas connaître plus en avant certaines cultures et certaines espèces face à certains éléments un peu survolés.

Cet aspect est un peu difficile au début. La focalisation interne fait que les personnages sont déjà très fait de leurs modes de vie. du coup, on n'a qu'assez peu d'explications au début de l'histoire et on prend tout en vol. Au moins, nous évitons les longs dialogues d'exposition, mais les premières pages peuvent se révéler ardues. Mais ce sentiment s'atténue au fil des pages, je me suis sentie plus à l'aise une fois pleinement immergée.

Ce qui m'a frappé dans un premier temps, c'est cet univers riche et foisonnant que Luce Basseterre nous propose. Nous avons des extra-terrestres de toutes sortes, de matriarcats brutaux jusqu'à une société impérialiste composée de lézards asexués en passant par mes préférés. La plume est efficace et sert son propos, avec une belle dynamique dans les scènes d'action. Les thèmes sont bien abordés et fascinant, avec tout un propos sur la tolérance, la solidarité et la liberté. Attention cependant, l'immersion peut être compliquée au début ! La faute à une narration focalisée interne qui, par cohérence, peut se montrer avare en explications t une prolifération de personnages au fil de l'histoire que j'ai parfois eu du mal à discerner.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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