Il n'y a en effet qu'un pas du corsaire au pirate ; tous deux combattent pour l'amour du butin, seulement le dernier est le plus brave, puisqu'il affronte à la fois l'ennemi et le gibet.
— Alors, comment allez-vous M. Moucheté ?
— Estime-toi heureuse. Pour l'heure.
— Oh, mais c'est le cas ! C'est heureux que mon poing soit pas tombé amoureux de ton bidon. Ç'aurait été affreux si j'avais dû continuer à te frapper. Le résultat t'aurait forcément laissé en tas mou sur le pont. Et là j'aurais été obligée d'éponger, et ça doit être beaucoup d'efforts, non ? Et pourquoi ? Une bête idylle entre mes phalanges et ton ventre. Y a des histoires d'amour à pas raconter. Tu crois pas, Mocheté ?
— Moucheté, damnée petite...
— Pas loin, Maudite, pas damnée. On dit la Fille Maudite du...
Croyez-moi tombée de la dernière pluie, monsieur. Mais j'ai au cœur une tourmente qui enverrait par le fond la Flotte Royale.
Bébé encore son histoire devint tragique. Née pour recevoir d'un pirate l'héritage. Elle fut enlevée de chez elle, appât sur l'hameçon. "Viens donc la prendre" ricana t'il, comparse, filou. Les deux pirates luttèrent, et rougirent les vagues noires. Et la fin la perdit, car son père était mort. Avant de tomber, il implora ceci : Fille chérie, ou que tu soit, je t'aimerai !
La mer est chaos,
L'air grouille de mensonges.
La terre s'érode et le
feu est constant.
La confiance est d'or - le
seul vrai trésor - et ne se
trouve sur aucune carte.
Y'a des hommes et des créatures, si pleins de cruauté et de rouerie qu'des anges ont perdu la vue rien qu'à les voir à l'oeuvre.
Aha ! Je suis la Fille Maudite du Capitaine Pirate !
Vos hommes et vous êtes perdus. Votre tyrannie touche à sa fin, votre Majesté.