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Critique de DelPotBleu


Au début des sixties, Roger Corman a décidé d'adapter pour la première fois Edgar Allan Poe à l'écran avec La Chute de la maison Usher. Cette adaptation d'une célèbre nouvelle d'Edgar Allan Poe, la première d'un « cycle Poe » qui doit beaucoup au scénariste Richard Matheson et au directeur artistique Daniel Haller, a marqué un tournant dans la carrière de Roger Corman et une rupture de son esthétique. Alors que les nombreux films à petit budget tournés par le cinéaste depuis 1955 avaient du mal à dissimuler leur pauvreté, leur manque d'ambition et la rapidité de leur exécution, La Chute de la maison Usher, malgré son décor unique et pas plus de quatre comédiens, est parvenu à créer l'illusion du luxe et de l'opulence grâce à une utilisation spectaculaire du Cinémascope et des décors de studio. Les couleurs criardes et les fumigènes sont ici utilisés de façon symbolique par Corman qui a simplifié l'oeuvre de Poe, mais a réalisé un film fantastique neuf et original. Corman a trouvé en Vincent Price son acteur idéal, au point de bientôt une star de l'épouvante, A cela, le nom de Poe a offert une caution culturelle à ces productions destinées aux publics adolescents, estudiantins et populaires, même si les scénarios s'éloignent souvent des nouvelles de l'écrivain et proposent des histoires originales, avec leur lot d'ingrédients sadiques, morbides et sexuels. Corman a exhibé ici une ambition artistique plus évidente que dans ses autres films, et il a souhaité moderniser le cinéma gothique en l'éclairant de sa propre lecture psychanalytique, sommaire mais cohérente. Cette série constitue un ensemble de sept films. Daniel Bastié revient sur cet ensemble en collant aux scenarii et en reprenant quelques extraits de textes pour les mettre en valeur et faire comprendre an lecteur de quelle manière le cinéma a transposé l'oeuvre d'un génial poète et nouvelliste en le travestissant et en le trahissant à de nombreuses reprises. Poe version Corman c'est avant tout des films commerciaux, un peu prétentieux, mais relativement agréables si on parvient à adhérer aux propos tenus par le cinéaste. Sans jamais formuler un avis positif ou négatif, Daniel Bastié se contente d'exposer, de narrer et de comparer. Personnellement, j'aime beaucoup l'idée de mettre en parallèle les nouvelles et ce que le réalisateur en a fait. de même, je trouve intéressant de voir exposé d'autres versions de ces récits pour le 7e art.
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