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Lorsque j'ai vu pour la première fois l'annonce de cet ouvrage, j'ai été fort surpris. En effet, la période victorienne, nommée ainsi pour marquer le long règne de la reine Victoria (1837-1901) est souvent assimilée à un code de conduite social relativement strict et à une retenue sexuelle, surtout parmi la bonne société anglaise du moins, avec cette connotation d'hypocrisie, avait de quoi m'étonner que cette Victoria ait eu comme confident un bel officier indien.
Que l'ouvrage ait été écrit par Shrabani Basu, de qui j'avais lu l'excellente biographie de la princesse et espionne Noor Inayat Khan, n'a fait que m'intriguer davantage. Par ailleurs, cette écrivaine née à Calcutta, journaliste et passionnée d'histoire, a eu accès à de multiples documents inédits, tant dans son pays natal qu'en Angleterre. Drôle de couple, en tout cas : la petite impératrice (en cm. s'entend) et ce robuste officier barbu, coiffé d'un impressionnant turban, qui - à en juger par les photos contenues dans le livre - a l'air de sortir d'une superproduction bolywoodienne !

Fini les ragots. Qu'en était-il ?

La reine, pour fêter dignement son jubilé d'or de règne et montrer au monde la gloire de son empire, fit savoir qu'elle voulait une escorte indienne et un instructeur qui lui apprendrait l'urdu - une courageuse ambition pour une dame de 68 ans. le choix tomba sur un certain Abdul Karim (1863-1909), qui avait servi le Nawab de Jawara et habitait, bien que musulman, la ville d'Agra avec le plus beau monument du monde dédié à l'amour : le Taj Mahal.

Pendant 10 ans, Abdul sera le mumshi (enseignant) privé de Victoria. Tous les soirs, la femme la plus puissante du globe, s'appliquait à apprendre à parler et à écrire l'urdu , en faisant gentiment les exercices qu'Abdul lui faisait faire ! Lorsqu'on essaye d'imaginer la scène, on reste tout bonnement pantois. Moi, en tout cas, je l'avoue, même en admirant les photos du livre, où l'on voit le professeur en grand uniforme et turban et son élève, assise, le dos légèrement courbé, peinant sur ses devoirs de ce qu'elle appelait l'hindoustani.

Qu'à la cour des Windsor, tout le monde n'était pas ravi de la tournure que prenaient ces cours, n'étonnera personne. Même parmi sa propre famille royale, on commença à reprocher à l'instituteur sa trop grande influence, faisant apparemment fi du fait que la reine n'était pas exactement du type aisément influençable. Je dirais même plutôt le contraire : à son grand âge, elle pouvait être têtue.

Je n'ai pas l'intention de résumer l'ouvrage et je vais me limiter à une paire de remarques.

De cette histoire le cinéaste britannique Stephen Frears, célèbre pour entre autres son film "Les Liaisons dangereuses" d'après l'oeuvre de Pierre Choderlos de Laclos, vient de tourner "Confident Royal" - en VO "Victoria & Abdul" - avec Judi Dench dans le rôle de la reine et Ali Fazal dans celui d'Abdul Karim. Rien que pour être ébloui par la splendeur des paysages et des uniformes, je présume que le film vaut le déplacement.

On ne peut que louer les efforts de Shrabani Basu, qui a bossé pendant des semaines, sinon des mois, dans les archives de Buckingham Palace et qui, par un coup de bol, a réussi à consulter le cahier des mémoires d'Abdul Karim. Par ailleurs, son travail, comme historienne, est solide comme en témoignent les nombreuses notes en bas de page et un registre de noms en fin de volume. L'édition est très richement illustrée par beaucoup de photos étonnantes. Et bien qu'historiquement rigoureusement correct, l'ouvrage se lit très facilement....presque comme un conte de fées.

Bref, amateurs d'évasion et de dépaysement dans le temps et dans l'espace, voilà que s'offre une belle occasion !

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Merci aux éditions Presses de la cité et à net galley de m'avoir permis de découvrir Confident royal.
Ayant entendu parler du film, j'ai été ravie de lire le roman à l'origine du film.
Confident royal m'a fait découvrir Abdul Karim, un Indien de confession musulmane qui fut le confident et le professeur d'urdu de la reine Victoria durant les dernières années de son règne.
Je ne connaissais pas du tout cette partie de la vie de la reine Victoria, que j'ai d'ailleurs appris à connaitre car c'est la première fois que je lis un roman ou un ouvrage sur cette femme.
J'ai trouvé ce roman captivant, bien écrit, et il m'a passionné de la première à la dernière page.
Quel bonne surprise :)
Tout m'a plu dans Confident royal et j'avoue que je suis curieuse de découvrir le film.
Je mets quatre étoiles et demie à ce roman, que je recommande :)
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J'avais vu Confident Royal au cinéma, au mois d'octobre et j'avais beaucoup apprécié l'adaptation cinématographique de Stephen Frears. Alors quand NetGalley a proposé le roman original en Service Presse, je n'ai pas hésité à le sélectionner. Je remercie d'ailleurs NetGalley ainsi que les Editions Presses de la Cité pour leur confiance. Si le roman s'est avéré être un peu différent du film, ma lecture a été fort agréable et instructive.

A vingt-trois ans, Abdul Karim mène une vie paisible à Agra, en Inde. Il travaille comme greffier à la prison, un poste obtenu grâce à l'appui de son père aide-soignant, Hajji Wazziruddin. Mais, un jour, Abdul se fait convoquer par le Directeur de la prison, un Anglais du nom de John Tyler. Ce dernier lui fait part d'une grande nouvelle : la Reine Victoria a beaucoup apprécié les tapis tissés par les prisonniers et sélectionnés par Abdul. Il va donc partir pour Londres afin d'offrir lors de son jubilé d'or un nouveau cadeau provenant des Indes. Avec un autre Indien Mohammed Buksh, il servira la Reine lors de ses repas. Sitôt arrivé en Angleterre, Abdul Karim se fait rapidement repérer par la Souveraine : de simple serviteur, il deviendra son secrétaire particulier puis son Munshi, c'est à dire son professeur. La Cour voit alors d'un mauvais oeil l'ascension fulgurante du jeune Indien…

Si le roman Confident Royal, de l'aveu de son auteur Shrabani Basu, possède quelques approximations (des évènements ont été modifiés pour des choix scénaristiques, par exemple), il n'en reste pas moins rigoureux. Écrit dans un style documentaire ou journalistique, il s'appuye sur des sources solides. Pourtant, la tâche n'a pas du être facile pour Shrabani Basu car nombres de correspondances entre la Reine et son Munshi ont été détruites juste après sa mort, en 1901. L'ordre émanait directement de son fils Édouard VII qui voulait effacer toute trace de cette amitié. L'auteur a donc dû combler les vides et réaliser un travail de fourmi pour rassembler ses sources :
– il s'est intéressé aux archives royales du Palais de Windsor ou d'Osborne House, en Angleterre pour retrouver la Correspondance de la Reine Victoria et les photographies de la Souveraine avec son Munshi.
– Il a eu accès au journal intime de Sir James Reid, médecin officiel de la Reine.
– Il s'est rendu en Inde, à Agra pour retrouver la tombe d'Abdul Karim et visiter les vestiges de sa résidence Karim Logde, transformée en maison de retraite, aujourd'hui. Il s'est également parti au Pakistan après avoir rencontré les descendants du neveu du Munshi et a pu lire son journal intime, conservé aux archives de Karachi.
– Enfin, il a fait de nombreuses références à la presse anglaise et française sur la façon dont était perçu le protégé de la Reine.
Le roman possède également d'autres documents utiles à la compréhension du contexte : une carte d'Inde et d'Angleterre, un arbre généalogique de la famille royale ainsi qu'un dramatis personae permet de resituer les personnages, les évènements et lieux géographiques et enfin, des photographies de l'époque provenant des archives royales.

Pour en revenir au contenu de Confident Royale, comme je l'ai dit, l'auteur s'est basé sur des sources solides pour construire son récit. Et pourtant, le personnage d'Abdul Karim reste toujours aussi énigmatique. Décrié par la Cour et par les autres Serviteurs Indiens mais adulé des Journaux de l'époque et du Peuple, il est difficile de se faire une opinion sur ce personnage : était-il une victime du racisme et du snobisme de la part de la Cour ou de la jalousie de ses pairs Indiens? Ou était-il un entremetteur doué qui courtisait la Reine juste pour s'auto-promouvoir? Difficile de répondre à cette question car chaque source possède ses limites :
– Abdul Karim se présente sous un jour faste dans son journal car il avait dans l'idée de publier ses mémoires, un jour.
– Les journaux anglais étaient contrôlés par la Monarchie. Quant aux journaux français, ils ont subi une certaine influence : par exemple, lorsqu'ils ont présenté le Munshi comme un simple serviteur, ils ont été rappelés à l'ordre.
– Les autres serviteurs Indiens se sont souvent plaints du Favori de la Reine : étaient-ils réellement malmenés par le jeune homme ambitieux ou étaient-ils seulement jaloux de lui?
– Quant à la Cour, il est vrai que le racisme et le snobisme étaient de mise à l'époque. Mais, mettez-vous cinq minutes à leur place. Vous êtes au service de la Reine depuis de nombreuses années et vous la servez avec ferveur et compétence. Puis arrive de nulle part un jeune homme sans qualification qui obtient toutes les charges et honneurs en un rien de temps, ne seriez-vous pas agacé à votre tour?

Le film au contraire, est beaucoup plus clair à ce sujet et possède son parti pris : Abdul Karim est victime de racisme et la Reine Victoria apparaît comme un personnage tolérant, moderne et progressiste. le film possède donc une finalité en lien avec notre actualité : Stephen Frears a souhaité dénoncer la montée du racisme en Europe vis à vis des Musulmans, surtout après les Attentats perpétrés en Occident, depuis le début des années 2000.

En conclusion, Confident Royal, bien qu'il possède quelques inexactitudes, est un roman fouillé, bien documenté et intéressant dans le sens où il cite directement dans son texte les sources de l'époque. le style quasi journalistique peut surprendre au départ mais au final, il est plutôt bien amené. Après avoir lu le roman, je vous conseille également l'adaptation cinématographique qui possède beaucoup plus d'humour mais une analyse plus orientée.

Lien : https://labibliothequedaelin..
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Pour celles et ceux qui comme moi ont adoré le film, c'est le livre à lire pour continuer la magie de cette belle histoire vraie de surcroît entre une grande Reine et un Indien musulman. On va au-delà des sentiments, on découvre les complots, l'envers du décor qui n'est pas en faveur du Munshi avant et après sa mort. Merci Shrabani Basu, c'est une belle lecture qui rend hommage à une grande dame.
Lien : https://wp.me/p5dQA9-18Y
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Je n'avais jamais entendu parler de ce livre, j'ai découvert son existence lors de notre séjour à Madrid. On a vu l'affiche du film et on s'est interrogé. du coup, on a cherché sur internet et voilà, il ne m'en fallait pas plus, j'avais envie de me plonger dans le bouquin de Shrabani Basu ! J'ai eu la chance de pouvoir recevoir ce livre dans sa version numérique grâce aux Éditions Presses de la Cité et la plateforme Netgalley. Je les remercie bien fort.

"Je l'apprécie tellement. Il est si bon, doux et compréhensif... il m'apporte un réel réconfort." C'est en ces termes que la reine Victoria parla d'Abdul Karim, un Indien de confession musulmane qui fut son confident et son professeur d'urdu durant les dernières années de son règne. En moins d'un an, ce greffier adjoint de la prison d'Agra, âgé de vingt-quatre ans et fraîchement débarqué en Angleterre pour être serviteur lors du jubilé d'or de la reine, devint l'un des hommes les plus puissants de la Cour britannique. La relation intense et controversée qu'ils entretinrent manqua de déclencher une révolte au sein du Palais royal. Abdul n'en resta pas moins aux côtés de la monarque, jusqu'à la fin, usant notamment de son influence lors des premiers mouvements d'indépendance des colonies.

Alors, si j'étais ultra enthousiaste à l'idée de débuter ce livre, je dois dire que j'ai été rapidement douchée. Je ne vous le cacherai pas, j'ai été quand même assez déçue par ma lecture. J'ai trouvé que les premiers chapitres étaient du genre fastidieux à lire car ils nous racontent une partie de l'histoire de l'Inde dont je n'avais, je crois, jamais entendu parler. Et on ne peut pas dire que ce soit quelque chose qui m'intéresse beaucoup. du coup, j'ai eu beaucoup de mal à m'accrocher ... parce que ça ne me plaisait pas trop et aussi parce que j'ai trouvé ça trop compliqué et détaillé.

Pour être tout à fait honnête, je ne me suis pas particulièrement renseignée sur le livre et je pensais lire un roman, basé sur la vie d'Abdul Karim auprès de la reine Victoria mais au final, l'auteur nous propose plutôt une biographie que j'ai trouvé un peu lourde à parcourir. Je ne sais pas si c'est parce que je ne m'attendais pas à ce style de livre et que j'ai été déçue car mes attentes n'étaient ainsi pas comblées.

J'ai trouvé le style de l'auteur assez lourd, manquant de dynamisme. Les chapitres sont relativement longs, peut-être trop longs pour moi. J'aime quand ça s'enchaîne et qu'on n'a pas le temps de s'ennuyer et malheureusement, ça n'a pas été le cas dans ce livre. Il ne correspond pas vraiment à mes goûts en matière de littérature. Et puis Abdul Karim ne m'a pas plu, je pense qu'il était réellement comme il est décrit dans le livre mais au secours, c'est typiquement le genre de personnes que je n'aime pas du tout.

Alors, si ce livre n'aura pas su me convaincre, je pense qu'il pourra tout à fait plaire à d'autres lecteurs. Il suffit d'apprécier la période de la fin de règne de la Reine Victoria (impératrice des Indes etc etc) et ne pas craindre les détails à foison. Ça m'a pas mal perdue malheureusement, c'était bien trop fastidieux pour moi. D'autant que l'auteur s'attache vraiment à nous expliquer les enjeux politiques, les complots ... en gros tout ce qui entoure la relation très particulière entre la reine et son Munshi qui est bien loin de faire l'unanimité dans l'entourage de la reine. C'est très bien documenté, le livre est étayé de nombreux écrits de la reine. Peut-être que je ne l'ai pas lu au bon moment, je ne comprends pas ce qui s'est passé ...!

En revanche, j'ai adoré le cahier de photos qui se trouve à la fin de l'ouvrage. C'est tellement bien vu ! Ça permet au lecteur de se faire une bien meilleure idée du visage des protagonistes (bon enfin, à part la reine Victoria qu'on connait tout de même bien) et même des lieux. Ça m'a beaucoup plu !

Je ne m'attendais pas à ce genre de lecture, ça m'a dérouté ... mais n'hésitez pas à tenter !
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Une biographie intéressante mais parfois pesante du secrétaire/professeur musulman indien de la reine Victoria. L'auteure nous immerge dans la cour anglaise : ses potins, ses mesquineries et autres turpitudes familiales et tensions suscitées par la tocade de la grande reine anglaise pour le "munshi". Malheureusement ces querelles de cour éclipsent finalement ce qui aurait donné une autre dimension à cette amitié insolite : J'aurais aimé que l'auteure s'intéresse davantage à l'impact politique de cette amitié entre la reine et le jeune indien sur les relations indo-anglaises, impact peut-être difficilement mesurable (voir les lettres entre le munshi et sa famille dont l'indien rapportait le contenu à la reine ?). il est intéressant aussi que l'auteure soit allée sur les traces de son sujet jusqu'en Inde, peut-être aurait-elle pu évoquer davantage la façon dont ce chanceux était perçu par la presse indienne et les princes et autres maharajas qui ont du côtoyer un inférieur pour respecter la volonté de la reine. bref, c'est une bonne surprise pour le sujet, une lecture un peu longue, pesante et "frivole" parfois, mais qui ouvre la voie vers d'autres lectures pour creuser le sujet.
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Abdoul Karim est un indien musulman qui va connaître une remarquable expérience.

A l'occasion du jubilé d'or de la reine d'Angleterre, le voilà envoyé en émissaire de l'Inde afin d'offrir un cadeau à la reine. Un ensemble de contrainte y est joint, allant de la façon de s'habiller à celle de s'incliner, mêlé à l'ordre clair de ne jamais regarder la reine ouvertement.

Ainsi préparé, ayant appris ce qu'il lui faut de la langue anglaise, le voilà, quittant son pays natal, pour partir vers un pays qu'il ne connaît pas.

Très rapidement, la Reine le remarque. Sa stature, son apparence, lui plaisent. Elle décide de s'entourer de serviteurs indiens. Tous s'acquitte à la perfection de ce nouvel emploi. Mais Abdul Karim sort décidément du lot. Pour la Reine tout du moins, puisqu'elle commence à le réclamer à ses côtés lorsqu'elle écrit, qu'elle est en promenade. Elle exige son service exclusif, et bientôt, il devient son professeur d'indoustani, langage qu'elle s'applique à apprendre durant plus de dix ans.

Une affection profonde s'installe, et la Reine couvre son professeur particulier d'attention et de récompenses, au grand dam du reste de la Cour.

J'ai regardé il y a peu le film éponyme, tiré d'ailleurs du livre que je viens de lire. J'avais été énormément touchée par cette histoire, largement oubliée.

Aussi, lorsque j'ai eu l'occasion de le découvrir en version papier, je n'ai pas hésité une seconde.

J'ai plongé, à la suite de l'auteur, dans les rues indiennes, à la recherche des dernières traces d'Abdoul Karim. Et dans son ombre, j'ai retracé le parcours du jeune homme, conscient de la chance qu'il venait d'avoir, celle d'être choisi pour aller en Angleterre.

La Reine Victoria, à cette époque, est déjà une dame âgée, veuve et isolée. Sa fonction barricade sa personne à toutes sortes d'amitié, et son dernier professeur particulier, avec qui elle avait développé une immense amitié, est décédé plusieurs années auparavant. L'arrivée d'Abdoul Karim ne pouvait donc, pour elle, tomber mieux. Il aura suffi de petites particularités de la part de cet émissaire, pour que la souveraine s'y intéresse.

Au fil des années, la fonction d'Abdoul Karim prend de l'ampleur. de simple serviteur, il devient assistant, puis professeur d'indoustani, le Munshi comme cela se dit en Inde. Il occupe dès lors une position privilégiée, à laquelle il donne une importance considérable, de par sa culture et pour l'affection qu'elle lui octroie.

Pourtant, cette position ne convient pas à tout le monde. Les dames de compagnie de la Reine, des serviteurs et même certains des enfants de Victoria cherchent à discréditer la moralité d'Abdoul. Pour eux, il est absolument impossible de partager leur statut de nobles avec cette personne issue d'une famille humble. Ce sera une période d'énervement, de critiques et de batailles mesquines.

A la mort de la Reine, l'un de ses fils ira encore plus loin. Dans les heures qui suivent le décès de sa mère, il envoie des policiers récupérer chez le munshi le moindre courrier envoyé par la souveraine à son ami et à sa famille, l'expulsant de son habitation, et le renvoyant, séance tenante, en Inde. Abdoul Karim perd ainsi son amie, et sa position en Angleterre.

Après son décès, les demandes exagérées continueront encore quelques temps envers sa famille. Au final, il ne reste de traces de son passage en Angleterre que quelques photos, les cahiers d'Indoustani de la Reine, et quelques notes dans les archives de dépenses royales.

J'ai été énormément touchée par cette histoire, si particulière pour l'époque. J'ai vu la Reine Victoria sous un autre aspect, plus humain, plus doux. J'ai aussi, par l'intermédiaire d'Abdoul Karim, découvert l'Inde avec ses couleurs et ses maharadjah, ses fortunes et ses misères. Ce qui m'a procuré un voyage exceptionnel!

Je ne regrette absolument pas d'avoir lu ce livre, et je dois dire que l'auteur a réussi à nous brosser un tableau très clair de l'époque, s'appuyant sur les recherches qu'elle a fait pour y parvenir, fournissant des extraits de journaux, de correspondance et parfois de photos. Cela m'a ému de voir et d'entendre tout cela, plus de 100 ans après les faits.

Je la remercie pour ce superbe saut dans le temps.
Lien : http://au-fil-des-pages.be
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Très bien documenté ! Nous nous retrouvons replongés dans l'époque, avec une description de la cour et de l'ambiance de l'époque très précise.

Une bonne lecture intéressante qui permet de mieux connaître la reine Victoria sur qui on a raconté beaucoup de choses sans savoir. L'auteur ici, a pris le temps de mieux la connaître pour raconter ces 13 années avec impartialité.
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Entendons-nous bien un film n'est pas un documentaire, que ce soit un biopic ou bien un film historique. Si certains faits sont conservées d'autres sont mis de côté ou modifier pour le bien du scénario et du rythme.
En revanche, un livre (hors roman) n'a pas besoin de rebondissements ou de rythme particulier. Il raconte les faits tels qu'ils ont été.
C'est pour cela qu'il est important de lire Confident royal. Il raconte l'histoire méconnue du Munshi de la Reine Victoria.
« Je l'apprécie tellement. Il est si bon, doux et compréhensif… il m'apporte un réel réconfort. »
C'est en ces termes que la reine Victoria parla d'Abdul Karim, un Indien de confession musulmane qui fut son confident et son professeur d'urdu durant les dernières années de son règne. En moins d'un an, ce greffier adjoint de la prison d'Agra, âgé de vingt-quatre ans et fraîchement débarqué en Angleterre pour être serviteur lors du jubilé d'or de la reine, devint l'un des hommes les plus puissants de la Cour britannique. La relation intense et controversée qu'ils entretinrent manqua de déclencher une révolte au sein du Palais royal. Abdul n'en resta pas moins aux côtés de la monarque, jusqu'à la fin, usant notamment de son influence lors des premiers mouvements d'indépendance des colonies.
Avis : le livre retrace une amitié extraordinaire et une histoire d'amour inoubliable. L'écrivain Shrabani Basu s'est longuement documenté, à travers le monde entier, pour raconter ce qu'a tenté d'effacer le fils de Victoria. Il fit brûler toutes les lettres de leurs longues correspondances pour qu'il soit oublié. Parce que la cours n'a jamais accepter que ce serviteur étranger soit l'ami de la Reine.
Abdoul Karim n'a pas semblé voir cette haine. Il était entièrement dévoué à la Reine et s'il avait conscience que son rang était privilégier il n'a jamais boudé son plaisir.
Le livre est très bien écrit, sans lourdeur et avec beaucoup de bienveillance sans pour autant dénigrer les opposants. Autre siècle, autres moeurs. le contexte de l'Angleterre et de l'Inde sont suffisamment bien expliqué et détaillé même pour les novices. On ne se sent jamais largué.
Si vous avez été touché par Confident royal, vous serez sans nul doute conquis par le livre qui permet de connaître leur histoire, année par année, plus en profondeur.
Merci à Netgalley et Presse de la cité
Lien : http://www.lasteve.fr/?p=30619
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