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Critique de horline


" Il y a eu un flash gigantesque. Ce n'était pas la lumière, ni même la foudre, ce n'était pas l'arc-en-ciel, c'était après la lumière." C'est avec ces quelques mots laconiques que le narrateur décrit l'expérience qui a fait de lui un cobaye, un survivant, un irradié sacrifié sur l'autel de la science dans le désert du Sahara en 1961 lors des essais nucléaires de Reggane.

Dans cette fiction, un narrateur anonyme livre un témoignage inédit sur un sujet cadenassé par le secret Défense. Mais pas de place pour le pamphlet violent et explosif ; ce récit étant moins un combat pour la vérité qu'une suite de fragments spontanés qui se cristallisent autour d'un sentiment. Celui d'avoir vu se briser prématurément dans le nuage de sable une part de lui-même et l'innocence d'un jeune homme de vingt et un ans.
Il n'y a donc pas de volonté d'informer ou d'expliquer, c'est un roman où souvenirs et impressions se confondent sous la forme d'un compulsif d'images et de pensées désordonnées. Nulle intrigue mais un arpentage au fil des confessions qui dessine le portrait d'un inconnu qui a participé à quelque chose qui le dépasse.
L'auteur a ainsi fait de cette fiction un roman de la mémoire mais non de la nostalgie. A la rondeur des mots, l'ampleur des phrases ou la tonalité profonde des souvenirs, Christophe Bataille préfère une écriture sèche, dépouillé, qui condense à l'extrême pour ne pas masquer la brutalité des faits. Cela n'empêche pas d'offrir un récit serein, la vieillesse approchant de son terme.
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