Citations sur Fusées - Mon coeur mis à nu - La Belgique déshabillée - Amoen.. (96)
(Je pense commencer Mon cœur mis à nu n’importe où, n’importe comment, et le continuer au jour le jour, suivant l’inspiration du jour et de la circonstance, pourvu que l’inspiration soit vive).
L’amour excessif de la vie est une descente vers l’animalité
Le progrès aura si bien atrophié en nous toute la partie spirituelle, la mécanique nous aura si bien américanisés que rien, parmi les rêveries sanguinaires, sacrilèges ou antinaturelles des utopistes, ne pourra être comparé à ses résultats positifs. Je demande à tout homme qui pense de me montrer ce qui subsiste de la vie. De la religion, je crois inutile d'en parler et d'en chercher les restes, puisque se donner la peine de nier Dieu est le seul scandale, en pareilles matières. […] Alors, le fils fuira la famille, non pas à dix-huit ans, mais à douze, émancipé par sa précocité gloutonne ; il la fuira, non pas pour chercher des aventures héroïques, non pas pour délivrer une beauté prisonnière dans une tour, non pas pour immortaliser un galetas par de sublimes pensées, mais pour fonder un commerce, pour s'enrichir, et pour faire concurrence à son infâme papa, fondateur et actionnaire d'un journal qui répandra les lumières et qui ferait considérer le Siècle d'alors comme un suppôt de la superstition.
Il faut travailler, sinon par goût, au moins par désespoir, puisque, tout bien vérifié, travailler est moins ennuyeux que s'amuser.
Sentiment de solitude, dès mon enfance. Malgré la famille, - et au milieu des camarades, surtout, - sentiment de destinée éternellement solitaire. (VII)
la gloire est le résultat de l'adaptation d'un esprit avec la sottise nationale.
l y a dans l’acte de l’amour une grande ressemblance avec la torture, ou avec une
opération chirurgicale.
Moi je dis: la volupté unique et suprême de l'amour gît dans la certitude de faire le mal.
Dieu est le seul être qui, pour régner, n'ait même pas besoin d'exister.
Au moral comme au physique, j'ai toujours eu la sensation du gouffre, non seulement du gouffre du sommeil, mais du gouffre de l'action, du rêve, du souvenir, du désir, du regret, du remords, du beau, du nombre, etc.
J'ai cultivé mon hystérie avec jouissance et terreur. Maintenant, j'ai toujours le vertige, et aujourd'hui, 23 janvier 1862, j'ai subi un singulier avertissement, j'ai senti passer sur moi le vent de l'aile de l'imbécillité.