LE CREPUSCULE DU SOIR
Vers le soir charmant, ami criminel ;
Il vient comme un complice, à pas de loup ; le ciel
Se ferme comme une grande alcôve,
Et l'homme impatient se change en bête fauve.
L'IRREMEDIABLE ( poème 64)
Un Ange imprudent voyageur
Qu'a tenté l'amour du difforme,
Au fond d'un cauchemar énorme
Se débattant comme un nageur,
Et luttant, angoisses funèbres ! (1)
...
Emblèmes nets, tableau parfait
D'une fortune irremédiable,
Qui donne à penser que le Diable
Fait toujours bien tout ce qu'il fait ! (2)
NDL : (1) IRE
(2) DIABLES
IRE et mes DIABLES
Irrémédiable ( langage des oiseaux)
LES CHATS
Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également dans leur mûre saison
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.
LES HIBOUX
L'homme ivre d'une ombre qui passe
Porte toujours le châtiment
D'avoir voulu changer de place.
L'HEAUTONTIMOROUMENOS.
Je suis la plaie et le couteau !
Je suis le soufflet et la joue !
Je suis les membres et la roue,
Et la victime et le bourreau !
NDL : belle description de la passion, selon moi.
A celle qui est trop gaie.
Pour châtier ta chair joyeuse,
Pour meurtrir ton sein pardonné,
Et faire à ton flanc étonné
Une blessure large et creuse,
Et, vertigineuse douceur !
A travers ces lèvres nouvelles,
Plus éclatantes et plus belles,
T'infuser mon venin, ma soeur !
NDL : si c'est pas de la vengeance, ça !
"Humain, trop humain", il en est devenu fou ( Analyse de Kundera, entre autre).
Il est mort d'amour de l'humanité.
Gaie, trop gaie", il en est devenu fou aussi.
Il est mort d'amour des femmes.
Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.
NDL : ben voyons, je sais qu'on passe tous par là (sauf incinération, ouf !)
mais bon, quand même !
Quelle morbidité !
Baudelaire se complait la-dedans..
Pour moi, c'est une sorte de vautour...
Bon, je sais que vous l'adorez tous ou presque tous ;
sa technique doit être impeccable,
son "élégance stylistique" aussi.
Mais moi, ça ne passe pas...
Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts (...)
("Parfum exotique")
Vous êtes un beau ciel d'automne, clair et rose !
Mais la tristesse en moi monte comme la mer,
Et laisse, en refluant, sur ma lèvre morose
Le souvenir cuisant de son limon amer.
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !