J'ai un aveu à faire à ceux qui ne le savent pas encore : je n'aime pas trop la poésie. Je garde de mauvais souvenirs de mes cours de versification française, pas tellement à cause de ma prof de français (que j'ai beaucoup appréciée durant les trois années que j'ai eu la chance de passer dans sa classe) mais à cause de ma voisine de classe de l'époque. Elle se mêlait sans arrêt de mes exercices de versification ("mais non, c'est pas comme ça ! Madame, venez par ici, Aline fait n'importe quoi.") Je l'entends comme si j'étais encore dans ma classe de cinquième secondaire. Et, bien fait pour elle, mes exercices étaient toujours bon. N'empêche qu'elle a réussi à me faire garder un très mauvais souvenirs de certains
poèmes...
Mais certaines bonnes découvertes (notamment les
poèmes de
Tassanie All et ceux de
Sully Prudhomme, ces derniers ayant été découverts grâce à Gwen et à son challenge 15 Nobel) m'ont quelque peu réconciliée avec la poésie. Et puis, j'ai suffisamment entendu parler des Fleurs du mal pour être intriguée par cet ouvrage. J'en ai encore entendu parler récemment au journal télévisé d'une chaîne de télévision de chez nous (où les journalistes avaient fait un reportage sur les livres mis à l'index). J'en ai parlé avec ma soeur, qui a dû le lire pour son propre cours de français. Et son avis m'a rassuré, puisqu'elle m'a affirmé qu'elle avait trouvé ces
poèmes très intéressants.
Enfin, je me suis aussi souvenue de cette scène du film Chocolat, où Armande (interprétée par Judi Dench) offre
Les Fleurs du mal à son petit-fils, pourtant pas amateur de poésie. Vu la tête que fait le gamin, Armande se rend compte que son cadeau n'est pas le bienvenu et elle répond à son petit-fils : " Ce n'est pas ce genre de poésie. ".
Et bien, Anne (ma soeur, donc) et Armande avaient raison :
Les Fleurs du mal est un ouvrage passionnant. Les
poèmes parlent, pour la plupart, de la mort et des femmes, de l'amour et de la sensualité, tous ces sujets se mêlant souvent en un seul texte. Ce que j'ai surtout retenu et apprécié de ces
poèmes, ce sont les nombreuses allusions aux parfums. Chez
Baudelaire, les femmes sont belles et portent des parfums lourds qui fascine (et même obsèdent) ceux qui les entourent.
En général, le poète aime comparer l'amour et la mort, n'hésitant pas à rappeler aux femmes qu'il aime qu'elles mourront un jour et finiront par se décomposer jusqu'à finir méconnaissables. Macabre, n'est-ce pas ? Mais tellement différent de ces
poèmes de mes cours de versification, que
Baudelaire est parvenu à me réconcilier définitivement avec la poésie. Ce n'est pas encore mon genre littéraire préféré, mais je constate quand même de nets progrès dans la façon dont je réagis en entendant le mot "poésie". Et, du coup, j'ai bien envie de m'attaquer à l'oeuvre de
Prévert.