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Critique de florencem


Encore un récit fort et poignant de la part de Sylvie Baussier. Je le dis à chaque fois mais je suis très heureuse que cette collection ait vu le jour, celle des monstres comme celle des femmes de la mythologie. Donner la parole à ces êtres « muets » offre une tout autre perspective, et c'est leur rendre l'hommage qu'ils n'ont jamais eu.

Il n'est pas étrange que je ne connaisse pas Pénélope. Comme dit dans le roman, elle n'a pas vraiment eu voix au chapitre, et le fait qu'on la désigne comme l'épouse parfaite, la range malheureusement dans une catégorie par forcément flatteuse. Elle le dit elle-même ici, difficile de parler de Pénélope sans parler d'Ulysse. Et pourtant plus j'en apprends sur le héros grec, plus je le trouve antipathique… comme quoi…

Alors découvrir la « vraie » Pénélope dans le récit de Sylvie Baussier était autant exaltant que frustrant. Dès le départ, on découvre une jeune femme très moderne qui veut vivre. Et j'entends par là, qu'elle veut vivre pour elle-même. Quelque chose qui à notre époque semble si facile parfois, mais qui ne l'est pas vraiment… pas à l'époque de notre future reine et pas non plus au XXIe siècle. Mais il y a cet écho si contemporain en elle, que je l'ai tout de suite aimé. Entière, fière, intelligente, intègre. Elle veut être femme, épouse et mère. Les trois en même temps car ce sont ses choix. Et c'est là que réside tout : choix. Un mot si petit mais qui fait toute la différence.

A travers son parcours, on y voit le combat de ces trois êtres, puis celui de reine. Des choix qu'elle a réussi à faire mais qui ne lui ont pas forcément apporté la liberté. Elle reste cependant fière et déterminée, et on voit combien sa droiture, son humilité et son intelligence ont fait d'elle une reine merveilleuse. Aux temps des guerres et des massacres, elle est la première reine de royaume grec mais on voit aussi vite que face aux hommes, elle ne peut pas toujours faire face. C'est un parcours douloureux mais également inspirant. Une femme qui combat avec ses armes sans chercher la violence.

J'avoue que j'aurais aimé que le roman soit plus long. Que l'on en apprenne plus sur l'après. Mais en même temps, elle a le dernier mot et mon petit doigt me dit qu'Ulysse ferait bien de ne pas trop chercher sa femme qui pourrait se montrer bien plus rusée que lui, plus subtile, plus dangereuse si on la pousse dans ses retranchements. L'idée me plait bien.
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