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Critique de boudicca


Dans le royaume de Civilisation, la cité d'Anasterry fait un peu figure d'ovni. Alors que la plupart des autres baronnies ont opté pour un fonctionnement relativement proche du système féodal, Anasterry, elle, lorgne du côté de l'utopie. Égalité entre les hommes, éducation du peuple, bienveillance envers les autres races pourtant pourchassées partout ailleurs... : si la tolérance dont fait preuve le baron local suscite l'admiration de son peuple elle s'accompagne surtout d'une certaine méfiance de la part des autres dirigeants. Ce ne sont pourtant pas les ennemis de l'extérieur que devrait craindre la prospère baronnie, mais bel et bien ceux qui se cachent en son sein. Chargée d'inaugurer la toute nouvelle collection Bad Wolf publiée par ActuSF, Isabelle Bauthian signe avec ce premier tome des « Rhéteurs » un premier roman divertissant qui dispose de solides qualités. Sans être d'une originalité exceptionnelle, l'univers dépeint par l'auteur se révèle suffisamment consistant pour que le lecteur ait envie d'y poursuivre son incursion. C'est déjà plutôt bon signe. Les personnages ne sont pas mal campés non plus, même si le petit Renaldo ne partait pas franchement gagnant. Hautain, obtus, un brin chouinard... : les premières pages en compagnie du héros ne participent pas à nous le rendre sympathique (on est alors tenté de penser au « Eos » paru chez Mnémos en début d'année).

Le protagoniste d'Isabelle Bauthian se décoince fort heureusement assez vite et gagne en profondeur au fil des chapitres qui proposent à plusieurs reprises des flash-back censés nous en apprendre un peu plus sur la personnalité du jeune homme. Celui-ci fait cela dit pâle figure comparé à son acolyte, figure d'ordinaire assez secondaire mais qui, ici, constitue à mon sens le principal atout du roman. Toutes proportions gardées, on retrouve en ce jeune chef de guilde un peu du Fou de Robin Hobb, personnage emblématique de l'Assassin royal (le physique avantageux en moins). Drôle, incisif, redoutablement intelligent, faussement désinvolte, volontairement provocateur, le personnage possède un sacré charisme et pose un regard acéré sur le monde qui l'entoure, le faisant ainsi gagner en profondeur. Les autres personnages sont un peu moins marquants et auraient sans doute mérité d'être davantage étoffés mais tiennent néanmoins leur rôle. L'intrigue est en revanche un peu plus faiblarde, d'abord parce qu'elle manque légèrement d'ampleur et de rythme, mais surtout parce qu'elle se révèle trop prévisible, et ce dès le début du roman. La fin ouvre malgré tout d'intéressantes perspectives pour la suite qui s'annonce plus corsée et dont l'intrigue devrait cette fois se jouer à une plus grande échelle.

Isabelle Bauthian signe avec « Anasterry » un premier roman solide et plaisant qui pose les bases d'un univers et de personnalités intéressants qui devraient progressivement s'enrichir. Un début prometteur... affaire à suivre !
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